Le Frelon vert vous salue bien
L’histoire de ce Frelon, Hornet en anglais, est ancienne. Issue d’un feuilleton radiophonique américain des années 40, elle donna ensuite lieu à une série tv qui lança le jeune Bruce Lee vingt ans après. La voici sous format long, type blockbuster et signée par le Français Michel Gondry. De façon très générique, on peut résumer le scénario à une irrésistible parodie des films de super héros. Parodie car le héros en question n’a strictement aucun pouvoir surnaturel. Avec les gadins que cela suppose ! En fait, Brit s’ennuie un peu dans son rôle d’héritier d’un empire de medias. Avec l’aide de Kato, un serviteur de son père défunt, il va partir à la poursuite des méchants, tout en essayant de ne pas se faire reconnaître. Si Brit est nul sur tous les plans, Kato se révèle non seulement un expert en arts martiaux mais également un bricoleur de génie, ce qui sortira Brit, alias le Frelon vert, de bon nombre d’embarras. Travaillant à l’ancienne, Michel Gondry n’utilise qu’avec parcimonie les effets spéciaux numériques, préférant détruire à satiété de véritables décors qu’il explose avec une jubilation évidente. Et partagée ! Pour cette énorme entreprise, le réalisateur s’est entouré d’un casting haut de gamme, au premier rang duquel le nounours chéri des studios américains : Seth Rogen, le Frelon calamiteux, l’anti Batman parfait. Son acolyte, Kato, est une immense star asiatique, un chanteur adulé sur son continent : Jay Chou, plutôt épatant dans ce rôle de larbin sauvant en permanence le patron des pires difficultés. Si Cameron Diaz hérite ici d’un rôle relativement marginal, c’est un véritable plaisir de retrouver Christoph Waltz (souvenez-vous d’Inglourious Basterds) dans le rôle du méchant Chudnofsky qui, sur la fin du film, se fera appeler Hemoglobinsky. Tout un programme qui donne bien le ton de cette comédie particulièrement enlevée. En 3D, pour les amateurs.
Robert Pénavayre