A la poursuite de son destin
Adapté, librement, du roman de l’Américain Douglas Kennedy, le dernier opus d’Eric Lartigau dispose d’un atout maître : Romain Duris. C’est lui qui incarne Paul, un brillant avocat d’affaires, marié et père de deux enfants, adorables évidemment. Belle maison, avenir radieux, tout va pour le mieux. En apparence, car, de son côté, Sarah (très décevante Marina Foïs), son épouse, file le parfait amour avec Greg (épatant Eric Ruf), le voisin, photographe professionnel mais sans génie. Paul finit par aller demander des comptes à ce dernier, entre gens de bonne famille, bien sûr. Sauf que le vinaigre lui monte au nez et qu’un geste aussi fatal qu’involontaire en fait un criminel.
La fuite étant sa seule issue, armé de son appareil photo dernier cri, car Paul aussi est un fou de photographie, il monte une entourloupe pas possible pour faire disparaître le corps et s’évanouit derechef dans la nature, sous l’identité de sa victime. Exilé volontaire dans un petit village portuaire du Montenegro, il va alors s’adonner sans retenue à sa passion pour la photo. Dans l’improbable bar qui sert de lieu de rencontre aux autochtones, il fait la connaissance de Bartholomé (somptueux Niels Arestrup). De beuverie en beuverie, ce dernier va prendre connaissance des photos de Paul et, rédacteur en chef du canard local, va lui en acheter. De fil en aiguille, les photos de Paul sont repérées par des spécialistes et une exposition lui est proposée. Impossible de refuser. Les choses se compliquent sérieusement car, ignorant que Greg est mort, ses agents découvrant ses nouveaux talents, viennent pour le rencontrer… Paul doit fuir encore plus loin et accomplir ainsi son destin.
Omniprésent à l’écran, Romain Duris est totalement bouleversant de sensibilité et d’émotion dans ce personnage infiniment complexe à la poursuite de sa vie.
En deux courtes séquences, Catherine Deneuve impose avec une force incroyable toute la puissance de son talent.
Robert Pénavayre