Les débuts (laborieux) de la fin
Depuis « Harry Potter et le Prince de sang mêlé », sorti en 2009, tous les fans du petit sorcier savent que la saga cinématographique touche à sa fin. Pour faire durer le plaisir (?), les producteurs ont décidé de couper le dernier chapitre en deux. Mal leur en a pris, car franchement, les débuts de la fin sont vraiment laborieux. Tirant sur la ficelle en permanence, David Yates, qui ne doit pas être pour grand-chose dans ce choix, multiplie les scènes passives, enlevant définitivement tout rythme à ce film de près de 2h30 ! A vrai dire, on se demande aussi comment les jeunes lecteurs des romans de J K Rowlings doivent comprendre les énormes évolutions physiques qu’ont subies les personnages.
Fini pour nos trois héros du 7ème art le temps de l’enfance emblématique de la saga littéraire, les voici dans celui de la post adolescence, avec tout l’anachronisme que cela entraîne… Bref.
Après la disparition de leur mentor Dumbledore, Harry, Ron et Hermione se retrouvent seuls face au terrible Voldemort. Pour le vaincre, ils doivent impérativement s’emparer des Horcruxes, ces objets de pure magie noire contenant une partie de l’âme des sorciers, gages d’immortalité pour ces derniers. Inutile de raconter la suite, d’autant qu’elle n’aboutit aujourd’hui à rien, si ce n’est à préparer le dernier volet des aventures de Potter. Rendez-vous pour cela en 2011 et, peut-être en 3D. Soulignons tout de même, dans le présent opus, une scène de pure magie cinématographique, celle d’un conte projeté en ombre chinoise, une séquence de quelques minutes d’une rare beauté esthétique. Et si l’on doit parler des acteurs, relever combien Rupert Grint (Ron), en grand ado balaise, dame le pion, et de loin, à ses deux acolytes, Harry (Daniel Radcliffe) et Hermione (Emma Watson) aussi inexpressifs que lymphatiques. Un comble au vu des enjeux !
Robert Pénavayre