Fondé en 2015, l’orchestre symphonique d’instruments à vent a pour ambition de réunir les talents toulousains et vise un public non habitué aux concerts de musique classique.
Un graphisme moderne, un répertoire musical attrayant et de qualité, la Toulouse Wind Orchestra (TWO) ne manque pas d’atouts pour séduire le public jeune qu’elle souhaite atteindre. En seulement deux ans d’existence, les concerts organisés deux fois par an par l’association font salles combles avec « une moyenne d’âge de 30/35 ans » chez les spectateurs, contre «plus de 50 ans pour les autres concerts». Une réussite. Guilhem Leblanc, fondateur et directeur de TWO, l’assure «il y a un public à gagner. » Il souligne le manque au niveau national de ce type de concert. «Ce n’est pas comme si on marchait sur les plates bandes de l’Orchestre du Capitole. »
Musicien de formation, c’est lors de ses années étudiantes au Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse qu’il a eu l’idée de créer un orchestre symphonique d’instruments à vent réunissant d’anciens élèves du Conservatoire et des musiciens acteurs de la vie culturelle toulousaine. «Un soir alors que nous étions en train d’écouter de la musique d’harmonie avec des camarades, je me suis demandé, mais pourquoi est-ce qu’on est en train d’écouter ça sur une playlist ? L’idée nous est venue en février 2015 et le premier concert a eu lieu en octobre de la même année. »
Dépoussiérer la musique classique
En faisant jouer de jeunes musiciens, Toulouse Wind Orchestra renvoie une image moderne de la musique classique. «Nous ne travaillons qu’avec des experts. Notre répertoire est ambitieux avec de grands titres comme L’apprenti sorcier de Dukas. La pièce dure 45 minutes et a pu être écoutée par une quarantaine d’enfants de moins de 12 ans. Beaucoup de personnes découvrent pour la première fois la musique classique. Nous avons des musiques écrites spécialement pour ce genre d’orchestre et d’autres déjà existantes que nous avons adaptées. »
Un succès à l’international
Arrivée troisième dans la plus haute division au championnat du monde du World Music Contest de Kerkrade (Hollande) en juillet dernier, l’association toulousaine connaît un beau succès à l’étranger. « On est plus écouté en Asie qu’en France, reconnaît Guilhem Leblanc. Chez eux, le genre classique est plus valorisé. C’est pourquoi un grand nombre de nos musiciens viennent de l’étranger; New York, Londres, Allemagne, Espagne… ils viennent pour trois jours dont deux deux consacrés aux répétitions. »
Le 13 avril prochain, Toulouse Wind Orchestra organise un concert à la Halle aux grains. Pourquoi s’agit-il d’une date importante ?
Il s’agit pour nous d’une date importante pour plusieurs raisons, tout d’abord le fait de jouer à la Halle aux grains, une salle mythique de l’Orchestre National du Capitole. Ensuite, le concert sera composé de prix internationaux avec notamment la soliste Sophie Dartigalongue, qui est une « superstar » du basson. Elle fait partie d’un des meilleurs orchestres du monde, le Wiener Philharmoniker de Vienne et est deuxième prix du concours de l’ARD de Munich. C’est un honneur de la recevoir à Toulouse.
Quelle est la particularité de ce concert ?
Le répertoire abordé est différent de ce que nous faisons d’habitude. Alors que nous faisions des orchestres de grande formation, celui-ci sera plus réduit. Nous avons choisi des œuvres qui demandent moins de monde avec seulement la présence de nos meilleurs musiciens. Nous jouerons des pièces qui ont été écrites pour instruments à vent par des compositeurs reconnus. C’est un répertoire original, qui a la particularité d’être peu joué.
Claire Eckersley
vendredi 13 avril 2018 à la Halle aux Grains