Agnès Vannouvong publie La collectionneuse chez Mercure de France. Une enquête mystérieuse ou s’entremêle art et désir.
Frédérique est comme qui dirait au point mort, détective en herbe qui accumule des dossiers déprimants et jeune femme à la dérive qui refoule ses désirs. L’affaire Victoria Lanzman arrive à point nommé dans cette morosité accablante. Victoria a disparu emportant avec elle un tableau prestigieux. Que s’est-il passé ? Vol ? Kidnapping ? Meurtre ? Pierre Suzanne veut savoir. Il contacte dès lors l’agence Duluc, dirigée par la tante de Frédérique. Cette dernière décide de mettre Frédérique sur le coup. Un gros coup qui propulserait la jeune femme. Mais Frédérique, accompagnée de son collègue Georges, ne sait pas encore dans quoi elle s’embarque.
Une enquête sensuelle
Le duo d’enquêteurs parcourt les quatre coins du globe, Paris, Hong Kong, Pataya, etc. et ne sont pas au bout de leurs surprises. D’abord concernant la personnalité débridée de la disparue. Victoria ne semble jamais passer inaperçue, belle, sexy, collectionnant les peintures et les accessoires érotiques, son fantôme plane partout, des galeries d’art jusqu’aux lieux de plaisir. Ces révélations troublent Frédérique qui est tout son contraire, brusque, quelconque et qui n’a pas eu de relations sexuelles depuis plus de deux ans. Seule ressemblance, leur passion pour les godemichets qu’elles collectionnent. A tout ceci s’ajoute les facéties d’un milieu libertin et libertaire et celui des aficionados d’art. La galerie de portraits dépeinte par Agnès Vannouvong est juste savoureuse, souvent très drôle. Et si proche de la réalité finalement.
Mais celles qui retiennent le plus l’attention de Frédérique ce sont les femmes, prédatrices ultra-sexuelles qui essaient de capturer la détective dans leurs filets. Entre conscience professionnelle et désir à fleur de peau, Frédérique devra trouver le bon équilibre pour ne pas oublier la raison à tout ceci : retrouver Victoria.
Ce court roman se dévore tant il est léger et entraînant. Il aboutit aussi sur un dénouement original dont nous ne dévoilerons pas la fin afin de goûter à cette enquête jusqu’à la dernière miette. Et elle le mérite.
Sylvie V.
Agnès Vannouvong, La collectionneuse, Mercure de France, 160 p.
Photo : Agnès Vannouvong © Catherine Hélie