Au Marathon des Mots, la célébration de la littérature fixe souvent des heures inoubliables par la grâce de quelques voix singulières, incarnées par des artistes qui ne sont jamais aussi touchants que lorsqu’ils s’abandonnent au texte, loin de tout personnage à construire. Le Marathon peu compter sur ses habitués, alors parlons ici d’une nouvelle voix, d’un charme à découvrir puisque ses derniers spectacles, sans paroles, sont à écouter exclusivement avec les yeux. Vous avez vu L’Oratorio d’Aurelia, Murmures des Murs et vous attendez Bells and Spells. Aujourd’hui tendez l’oreille : Aurélia Thiérrée, comédienne avec voix, sera aux Carmélites les 27 et 28 juin.
Ses premiers pas sur scène, c’était à trois ans, dans les spectacles de ses parents avec leur Cirque invisible lors de tournées en Europe. Chez les Thiérrée-Chaplin, le spectacle, c’est une histoire de famille – on ne vous apprend rien. Sœur de James, fille de Victoria et Jean-Baptiste, nièce de Géraldine, petite-fille de Charlie, …, Aurélia est très à l’aise pour leur reconnaître l’inspiration et non l’influence ; cette inspiration qui pousse à une énergie et à une créativité toutes personnelles.
Sa route à elle passera par New York, où elle travaille avec Pavol Liska, David Leveaux, Stephen Kennedy Murphy, Chelsea Bacon et avec le collectif Shashama. Au cabaret Cirque, elle tourne internationalement pendant trois ans avec le groupe Tiger Lillies. Puis a Berlin au Winter Garden Palace, dans un spectacle de variétés. De retour en France, elle crée avec Victoria Thierrée Chaplin, sa mère, L’Oratorio d’Aurélia, qui tourne partout dans le monde pendant 8 ans. Suivra Murmures des Murs qui était encore sur les routes il y a peu, cédant la place depuis l’hiver dernier à Bells and Spells (dont on murmure (ha !) qu’il sera programmé dans la région toulousaine début 2020…).
Au cinéma, elle tourne avec Antoine Desrosieres, Colline Serreau, Jacques Barratier, Jalil Lespert et Guillaume Nicloux, Milos Forman et plus récemment avec Jay Craven. Hors ses propres créations, elle a joué ces derniers mois au théâtre dans Le Dernier Métro, adapté du film de François Truffaut, et dans La Traviata de Verdi au Théâtre des Champs Élysées à Paris.
Quelques publics chanceux ont pu la voir dans l’exercice de lecture publique aux côtés d’Arthur H ou de Denis Lavant avec La Dame au Petit Chien de Tchekhov, dans une mise en scène de Razerka Ben Sadia-Lavant.
A Toulouse, nous cueillerons comme une faveur la découverte d’une artiste confiant dans un pas de côté l’intime de sa voix pas si connue, doublure secrète des personnages enchanteurs des spectacles poétiques qu’elle promène à travers le monde.
Duos de voix nues, poésie tissée, puisqu’elle lira en compagnie de Mélodie Richard : La Veuve Basquiat, de Jennifer Clément (Chapelle des Carmélites – jeudi 27/06 à 19h00), et avec Elizabeth Masse : Âpres cœurs, de Jenny Zhang (Chapelle des Carmélites – vendredi 28/06 à 16h30)
Pierre DAVID
un article du blog La Maison Jaune