La Galerie 21, un lieu où règne la passion, autant par les artistes résidents que par le couple qui s’en occupe. Après avoir conquis Balma, Sylvie et Didier Amigo ont investi depuis quelques années la place du Salin, en plein coeur de Toulouse. Désireuse d’être un véritable lien entre les artistes et le public, la galerie se réinvente chaque jour avec toujours plus de nouvelles idées. Des expositions et des évènements en constante évolution.
« Nous essayons de faire sortir cette étincelle de l’art, en prouvant qu’elle est partout, mais qu’il faut juste avoir le temps de s’arrêter et de regarder. » nous livre Sylvie Amigo, galeriste et gérante du lieu. Aucune envie de faire des performances. Une intention de rendre peut-être les gens plus curieux qu’ils ne l’ont jamais été.
Une soif de véracité
Ici, seules des oeuvres avec un réel travail, et des études derrière apparaissent. Un art ventral.
Le couple ne voulait pas du conceptuel mais plutôt de la pureté. Étant donné qu’elle a travaillé dans la communication initialement, et en particulier dans d’importantes agences, elle connaît ce milieu, et voulait s’en échapper à tout prix. Un besoin inévitable de retour aux sources, de retrouver un art vrai. Ils se sont donc tournés vers des oeuvres abstraites lyriques et géométriques. Bien entendu car ils aiment ce style, mais pas uniquement. Ils ont surtout ce côté têtu, cette envie de casser les codes et de ne pas faire comme tout le monde. Sylvie nous confie, « Nous en avions marre d’entendre, devant de l’art abstrait, que des enfants peuvent faire le même tableau. » Et c’est ce cas qui les différencie des autres. Une volonté de vérité et certainement pas d’artifices et de décoration. Des artistes loin d’être choisis au hasard. La plupart sont des OVNI, méconnus et atypiques mais extraordinaires. Simplicité et humilité en sont leurs caractéristiques principales. La Galerie 21 veut apporter plus, et montrer autre chose. Un partage qui doit permettre aux visiteurs de se poser et de se demander ce qu’a voulu dire l’artiste à travers son oeuvre.
Mais, en plus de cette sincérité, il y a également un désir international. Un panel d’artistes qui vient des quatre coins du monde, et ainsi, une possibilité de s’ouvrir à d’autres pays. Une option non négligeable de nos jours.
Pour arriver à atteindre l’objectif de faire sortir les gens, et de leur montrer de la diversité, la galerie se met à l’événementiel, avec des idées plus farfelues les unes des autres.
Une galerie sans cesse en mouvements
Avide de nouveauté, la Galerie 21 se régénère continuellement. Il y a bien évidemment des collections présentées, mais toujours avec un renouvellement tous les deux ou trois mois. En ce moment, l’exposition « Infernus » est proposée jusqu’au 29 juin 2019. Elle met en avant les oeuvres peintes d’Émil Tibell, un Suédois qui vit aujourd’hui à Brooklyn. Un artiste avec un parcours difficile, qui recense donc une expression très forte dans son travail. Il ne produit qu’à travers des supports qu’ils trouvent. Aucune production sur du neuf. Un artiste sombre, complété par Emmanuel Roméo, photographe, qui lui, va mettre en lumière l’obscurité de la nature.
Pour la prochaine, en juillet, feu d’artifice avant les vacances. Les deux gérants ont décidé d’exposer tous leurs artistes. « Les visiteurs ont besoin de voir beaucoup de choses, ils ont faim d’images. » selon Sylvie. Mais pour la rentrée, un choix totalement inversé. En effet, une seule artiste sera au centre de l’attention. Coco Texèdre investira les lieux à partir de septembre avec ses grands formats. Ils organisent aussi au sein même de la galerie, le « Thé ou café ». Le concept : deux fauteuils, un où est assis un des artistes, et l’autre où le public se succède pour poser des questions. Un face à face qui permet d’avoir des réponses sur tout ce que nous pouvons se demander en regardant une oeuvre. Un échange incontestable.
Mais, pour promouvoir ces artistes, Sylvie Amigo et son mari ne s’arrêtent pas là. Par le biais d’une association en parallèle « Résonances by 21 », ils organisent des évènements dérivés. Ils ont déjà fait des projets avec des enfants pour leur faire découvrir l’art. En particulier un concert à Labège avec musique et peinture représentées, ou encore l’exposition des enfants à Balma. Une association qui tend donc vers de la création, pour fédérer et faire aimer l’art d’une autre manière. Plusieurs programmes sont en préparation, mais ne sont encore qu’ébauches. Par exemple, de la peinture en pièces de théâtre, ou encore, transformer la place du Salin en Petit Beaubourg, en sortant les chevalets pour laisser s’exprimer artistes et public ensemble.
Une galerie qui va donc, en se déplaçant, faire venir la toile au public. Et c’est bel et bien le but.
Galerie 21
24 Place du Salin – Toulouse
21 Rue des Oeillets – Balma
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