Pas de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb. Son dernier roman, Les prénoms épicènes, publié chez Albin Michel, était très attendu. Le petit dernier est un régal de sentiments complexes.
Comme chaque année, Amélie Nothomb donne rendez-vous à ses lecteurs de plus en plus nombreux pour leur offrir une histoire dont elle seule connait les secrets. Car, sous apparences trompeuses de légèreté ou de brièveté, ne vous y trompez pas, la Dame de lettres nous conduit dans les profondeurs d’âme de ses personnages qu’elle aime et malmène à la fois. Avec Les prénoms épicènes cette vérité est à nouveau vérifiable : méfiez-vous de l’eau qui dort. Et pourtant, tout avait l’air de bien commencer. Un homme rencontre une femme. Il lui fait la cours. Elle se laisse charmer. Il la demande en mariage. Elle hésite, puis accepte. Il s’installe à Paris. Claude et Dominique prêts pour une vie de réussite. Tout va très vite, et tout semble parfait. Claude excelle en affaire, Dominique est heureuse dans son foyer. Nulle ombre au tableau. Jusqu’au jour où leur fille naît. Epicène. La parfaite héroïne nothombienne, l’enfant sage et mystique, l’adolescente intelligente et sensible. Epicène vénère sa mère, mais se rend bien compte en grandissant que son père l’évite, pire la rejette.
Mon père, ce monstre
Dans son précèdent roman, Frappe-toi le cœur, Amélie Nothomb décrivait une relation mère-fille extrêmement difficile. La jalousie corrompait tout. Dans Les prénoms épicènes, c’est le père qui est toxique et qui ravage la vie d’Epicène. Les motifs lui seront inconnus jusqu’à très tard. Mais que peut une enfant devant la colère d’un père ? Un père qui rejette car il a été rejeté par une Reine. Autre personnage noble et flamboyant que cette femme distinguée appelée à juste titre Reine.
La vengeance est au cœur de ce nouveau roman. Une double vengeance pourrait-on même dire, celle qui veut punir et celle qui tente de guérir. Quoiqu’il en soit les destinées d’Epicène et de Dominique seront pleines de surprises et le lecteur se délectera de les découvrir page après page.
Amélie Nothomb a l’art d’asséner des vérités qui, sous sa plume, donne l’impression de les découvrir pour la première fois. Intrigue complexe, personnages auxquels on s’identifie facilement, écriture travaillée au millimètre près sont-ce là les raisons principales d’un si grand succès ? Après tout, peu importe, ce qui demeure c’est le plaisir de lecture et cette musique intérieure qui résonne bien après avoir refermé le roman.
Sylvie V.
Amélie Nothomb, Les prénoms épicènes, Albin Michel, 162 p.
Article en partenariat avec Ombres Blanches
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photo : Amélie Nothomb © Olivier Dion