L’association Les Arts Renaissants propose chaque saison un florilège de concerts à l’intention des mélomanes curieux. Son fondateur, Xavier Darasse, avait coutume de proclamer avec passion : « Soyez curieux, amenez vos amis à ces soirées, soyez différents ! » Le premier concert de la saison 2017-2018 réunit en l’église Saint-Jérôme un ensemble spécialiste du répertoire baroque, Le Banquet Céleste, ainsi que son fondateur, le contre-ténor Damien Guillon, et la soprano Maïlys de Villoutreys, dans un programme associant Johann Sebastian Bach et ses contemporains italiens, Antonio Vivaldi et Giovanni Battista Pergolesi.
Les musiciens de l’ensemble Le Banquet Céleste entourant le contre-ténor Damien Guillon
Formé à la Maîtrise de Bretagne, puis à la Maîtrise du Centre de musique baroque de Versailles, Damien Guillon s’est perfectionné auprès d’Andreas Scholl à la Schola Cantorum Basiliensis. Parallèlement, il a étudié l’orgue et le clavecin. Ses qualités vocales et musicales lui valent d’être régulièrement invité à se produire sous la direction de William Christie, Jérôme Correas, Jean-Claude Malgoire, Hervé Niquet, Christophe Rousset, Jordi Savall… Il parcourt ainsi un vaste répertoire, des songs de la Renaissance anglaise aux grands oratorios et opéras de la période baroque. En 2009, il fonde Le Banquet Céleste, ensemble avec lequel il effectue un travail minutieux sur le répertoire baroque, fédérant autour de sa personnalité une équipe de solistes vocaux et instrumentaux de grand talent.
Le Banquet Céleste s’est produit à la Salle Gaveau à Paris, aux festivals de Sablé, Arques-la-Bataille, Saintes, Beaune, Utrecht, à Montréal, Pékin, etc., dans des programmes consacrés à Dowland, Purcell, Vivaldi, Frescobaldi, Bach… L’ensemble a notamment enregistré des Cantates pour alto solo de Bach, le Nisi Dominus de Vivaldi et le Psaume 51 de Bach, albums salués par la critique. Parmi ses projets, on peut citer un programme de cantates de Noël et La Passion selon Saint Jean de Bach, Maddalena ai Piedi di Cristode Caldara, ainsi qu’une version scénique de l’opéra Acis and Galatea de Haendel avec le Centre lyrique d’Auvergne dans une mise en scène d’Anne-Laure Liégeois.
Après quelques années de violon, Maïlys de Villoutreys a intégré à neuf ans la Maîtrise de Bretagne et découvert le chant avec Jean-Michel Noël, participant à de nombreux concerts, enregistrements et tournées. Tout en poursuivant des études d’italien à l’université, elle est l’élève de Martine Surais au conservatoire de Rennes, puis se perfectionne avec Isabelle Guillaud et Alain Buet au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, où elle obtient brillamment son master en 2011. Son goût prononcé pour le répertoire baroque l’amène à se produire avec de nombreux ensembles prestigieux et notamment Le Banquet Céleste. Elle sera à Toulouse la soliste du Salve Regina de Pergolesi.
Damien Guillon et son ensemble proposent donc de réunir ici trois maîtres du baroque, Bach, Vivaldi et Pergolesi, témoins d’une époque florissante pour tous les arts. Ce programme est construit autour du psaume 51 Tilge, Höchster, meine Sünden, adaptation par Johann Sebastian Bach du célèbre Stabat Mater de Pergolesi. Cette pratique appelée « parodie » est courante à l’époque, et Bach en usera tout au long de sa vie, tant pour ses propres œuvres, que pour celles de contemporains dont il admirait le travail. Bach apporta un grand soin à conserver la trame du Stabat Mater, et sublima l’œuvre initiale de Pergolesi. Deux motets complètent ce programme, le Salve Regina pour soprano solo de Pergolesie, et le Nisi Dominus de Vivaldi pour alto solo et orchestre, certainement l’un des motets pour voix seule les plus ambitieux du maître vénitien, tant par sa forme que par sa qualité artistique.
Le 22 novembre, l’église Saint-Jérôme reçoit les grands maîtres du Baroque !
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse