Toulouse Art de vivre est une promenade toulousaine. Greg Lamazères et Arnaud Späni respectivement auteur et photographe de l’album nous proposent une flânerie dans les rues et boulevards de cette ville plurielle, cosmopolite, humble, internationale, riche de ses habitants et ouverte aux autres.
« Je n’ai pas du tout envie de quitter cette ville. On dirait qu’elle est inépuisable, dans tous les sens du terme ».
« Mais oui, viens, on entre ici comme dans un moulin et il est bien difficile de se résoudre à partir. Sois le bienvenu ».
L’hôtel-Dieu illuminé
Greg Lamazères a, pour la sortie de son livre répondu à quelques unes de nos questions.
C31 : Comment l’idée d’un tel livre est-elle née ?
Greg Lamazères : Les éditions Privat avaient envie de faire un beau-livre actuel sur notre ville. Le directeur Philippe Terrancle m’a commandé le texte, pensant que mon expérience de journaliste et vadrouilleur né ici pouvait donner quelque chose.
C 31 : Pensez-vous que c’est un livre qui a vocation à faire découvrir Toulouse lorsqu’on ne connait pas la ville ou plutôt qu’il s’adresse essentiellement à des Toulousains ou des personnes qui la connaissent bien ?
G.L. : Les néo-Toulousains et les visiteurs y trouveront des images et des parcours parfois nouveaux, des choses pour les rassurer et d’autres qui vont les intriguer ; les autochtones un jeu de mémoire et un jeu de piste, et ils auront envie de réagir de toutes les manières à mes propositions et arguments, qui ne sont pas toujours très consensuels.
Le photographe Arnaud Späni et Greg Lamazères, l’auteur de Toulouse Art de vivre
C 31 : Qu’avez-vous voulu dire de Toulouse, Arnaud Späni et vous, dans ce livre ?
G.L. : Sans doute qu’une ville comme la nôtre, même si ses murs et monuments, son passé à fleur de peau, sa lumière et ses couleurs, valent le détour et nous la font aimer chaque jour un peu plus, ne serait rien sans ses habitants, des gens de toute sorte, parfois étonnants, qui hésitent toujours entre l’action et la sieste.
C 31 : Quel est l’objectif d’un tel livre selon vous ?
G.L. : C’est une bonne idée de cadeau (!)
C 31 : Comment avez-vous procédé pour l’écriture de ce livre ? Vous êtes-vous réellement baladés au hasard des rues de Toulouse et arrêtés lorsqu’il y avait quelque chose à dire, à voir, un souvenir, une histoire à se rappeler ?
G.L. : J’ai écrit tout ce qui me passait par la tête, les histoires de ma vie, pour ce qu’elles valent, et celles que j’ai entendues depuis toutes ces années, d’autres que j’ai glanées en déambulant pendant l’écriture, avec un appareil photo, un carnet et un crayon, parfois au bras d’une jolie dame. J’ai essayé de dire la vérité sur Toulouse et son esprit, les merveilles, les étincelles, les élans fraternels, l’amour, les visions du futur et les vieilles lunes. J’ai tenté de rédiger un texte d’écrivain-voyageur à la façon de Bruce Chatwin, disons. Arnaud a attendu la lumière oblique et d’avoir des gens épatants dans son viseur, des gens en mouvement.
La basilique Saint-Sernin
Sur les berges du vieux canal
C 31 : Pouvez-vous m’expliquer le titre de ce livre « Toulouse Art de vivre » ?
G.L. : L’idée de départ était de décrire cet art de vivre qui se développe dans tous les milieux et malgré tout : dans le Beau, en terrasse, au fil de l’eau, sous le vent, en musique, par les mots, dans les conversations, sous les porches et les tympans, au milieu de la foule ou sur les collines, dans les ruelles et les galeries, les appartements bourgeois et les maisons où le papier peint se décolle, jusque dans les laboratoires où on prépare l’avenir.
C 31 : Pourriez-vous décrire la ville de Toulouse en quelques mots, qui synthétiseraient également bien cet ouvrage ?
G.L. : Deux mots de Nougaro m’ont toujours frappé : ville rosse.
C 31 : Quel est votre rapport à la ville de Toulouse ?
G.L. : Je la regarde de loin et de haut, parfois inquiet, depuis une colline du Lauragais.
C 31 : Quelles ont été les premières réactions relatives à votre livre ?
G.L. : Pourquoi je ne suis pas dedans ?
La salle des chapiteaux romans du musée des Augustins
Propos recueillis par Marjorie Lafon
Toulouse Art de vivre
Editions Privat
.
Crédits Photos : © Arnaud Späni