« 007 SPECTRE », un film de Sam Mendes
Tous les épisodes de la saga James Bond sont attendus par le plus large public car ils procurent de grands moments d’un cinéma divertissant. Celui-ci n’échappe pas à la règle.
A vrai dire, 007 SPECTRE prend la suite directe de Skyfall. Nous sommes au lendemain de la destruction du siège du MI 6 et de la mort de M (l’historique Judi Dench). Dans une scène d’ouverture délirante et grandiose se déroulant durant la Fête des Morts à Mexico, nous comprenons que 007 est toujours à la recherche de quelque méchant et quelque organisation secrète que ne veulent pas que du bien à la planète. Cette fois, l’organisation en question s’appelle SPECTRE. Son projet est de persuader, via une taupe planquée au cœur même du Foreign Office britannique, de l’intérêt de créer une structure mondiale de centralisation du renseignement. Pour avoir les coudées franches, il faut également dissoudre les 00 dont le septième est assez incontrôlable. Il faut d’autant plus le liquider qu’il est sur le point de dévoiler SPECTRE et ses ambitions malsaines. Ultra classique, isn’t it ? Certes mais en même temps très en prise avec une actualité brûlante. Le contrôle du renseignement, l’espionnage électro-numérique, des espions de terrain remplacés par des drones, où est l’humain dans tout cela ? En creux c’est la question qui se pose et que l’on trouve développée, et de quelle manière, dans le superbe livre de Rémi Kauffer (Histoire mondiale des Services secrets), chez Perrin Editions.
Pour l’heure Sam Mendes nous fait faire le tour de la planète avec de superbes prises de vue, des scènes d’action renversantes de réalisme car il y a très peu d’effets spéciaux, aussi incroyable que cela paraisse. La morale, in fine, est sauve, de même que la Démocratie. Ouf ! Malgré une Léa Seydoux hyper présente à l’écran et tout aussi inutile, le cast est superbe : Daniel Craig, 007 proche de l’idéal, Christoph Waltz, méchant cynique à souhait, Monica Bellucci pour une apparition bien trop courte à notre avis, Ralph Fiennes, épatant nouveau M, Ben Wishaw, Q nouvelle génération, lunaire, efficace, épatant, Naomie Harris, Moneypenny newlook mais plutôt…troublante, etc. Peut-être pas au niveau de Skyfall, d’accord, mais du grand cinéma incontestablement.
Robert Pénavayre