En bonne fan de J.R.R Tolkien et de Peter Jackson (les deux n’étant pas incompatibles) qui se respecte, il m’aurait été impossible de manquer la séance du Hobbit – la bataille des 5 armées.
En bonne fan mais malgré tout lucide, je dois reconnaître qu’à la vision de l’ultime volet de la saga, je n’ai pas ressenti le frisson d’exaltation qui m’avait jusque – là traversé à chaque découverte d’un nouvel épisode …
Jusqu’ici, les libertés prises par Peter Jackson concernant le traitement du Seigneur des Anneaux et du Hobbit ne m’avaient aucunement dérangé (quand on adapte un livre et à plus forte raison un ensemble de livres, il est impossible d’en retranscrire l’intégralité des détails). J’avais même trouvé que l’ami Peter s’en sortait drôlement bien, réussissant à préserver tout l’esprit et la substance du monde créé par l’honorable professeur britannique, tout en apportant sa vision, sa folie et sa technologie.
Pour cette bataille des 5 armées, on en est (malheureusement) bien loin …
À l’initiative d’un épisode superflu, trop de libertés prises avec le roman (re)tuent ce brave Tolkien qui doit faire des sauts de carpe dans sa tombe … Personnage(s) créé(s) pour l’occasion et qui n’apporte(nt) rien (à part l’énervement du spectateur revivant à travers l’existence d’Alfrid l’épisode Jar Jar Binks), incohérences, clichés, contenu en baisse, le dernier volet du Hobbit laissera l’amer goût de la déception dans la bouche des amateurs du genre …
Bien sûr, les moyens restent chanmés, les rendus des batailles vous défriseront la cornée (tout comme les paysages et décors grandioses, les ignobles orques tous plus vilains les uns que les autres et les attaques en piqué de l’impitoyable Smaug). Vous aurez toujours autant de plaisir à retrouver ce bon vieux Gandalf (iconique Ian McKellen), le placide Bilbon (Martin Freeman) et même ce roi de la glisse de Legolas (Orlando Bloom).
Pourtant … Cela ne suffira pas à atténuer le chagrin de voir s’achever l’une des hexalogies les plus marquantes des années 2000, privée du panache qu’elle était en droit d’attendre …
En vous remerciant.
Pierrette Tchernio