« The amazing Spider-man 2 : le destin d’un héros », un film de Mark Webb
Le premier opus « spidermanien » de ce réalisateur, en 2012, avait été une déception noire par rapport à la trilogie arachnéenne signée Sam Raimi. Confirmation du décalage ici encore, autant dans la mollesse du scénario que dans un fond qui essaie, en vain, de conjuguer avec bonheur suspense, humour et action. Et pourtant il y avait matière car en fait, le méchant de ce film, Electro (Jamie Foxx), n’est pas un mauvais bougre au départ, simplement un citoyen lambda qui pensait que Spider-man était son ami. Cruelle désillusion et mise en abîme du super héros par la même occasion. L’homme-araignée s’occupe avant tout de ses problèmes personnels, sauvant au passage quelques personnes en difficultés certes, mais essayant de régler surtout les difficultés relationnelles avec sa copine Gwen (Emma Stone d’une effrayante insipidité !). Clairement il n’a plus le statut de super-héros que pour l’eau d’Evian qui l’a acheté certainement à prix d’or pour son marketing. D’ailleurs, la question que l’on se pose devant le peu d’intérêt de ce film, est de savoir s’il n’existe pas que pour les produits dérivés. Pauvre cinéma transformé ici un spectacle-sandwich ! Seul Dane DeHaan dans le rôle assez écrit d’Harry, le copain d’enfance de Spidey, héritier de l’empire Osborn mais aussi du mal qui a tué son père, semble croire à son personnage. Il a tout intérêt car il sert de liaison avec le numéro 3 à venir de cette nouvelle trilogie ! Il est malgré tout insuffisant pour sauver le bateau du naufrage cinématographique, d’autant que l’inconsistant Andrew Garfield (Spider-man), tout droit sorti d’une sitcom de deuxième zone pour ados post pubères, ne l’aide en aucune manière. Même la bo semble ramer comme une malheureuse devant le vide abyssal qui lui est proposé d’illustrer. C’est dire !
Robert Pénavayre