L’Heureuse élue, un film de Frank Bellocq
Le réalisateur Frank Bellocq vient de réussir un pari osé : amuser sur un thème aussi grave qu’universellement humain : le mensonge.
Le fautif, si l’on peut dire, c’est Benoit. Fils d’une riche famille qui lui permet de vivre sans rien faire si ce ne sont des bêtises, vient de perdre au jeu et ne peut payer sa dette. Cela tombe d’autant plus mal que c’est le moment que choisit Solange, sa mère, qui tient tout de même les cordons de la bourse familiale, pour arrêter les virements salvateurs. Apprenant cela, Benoit a une idée lumineuse, il lui annonce qu’il va se marier et qu’il a donc besoin d’une avance financière. Folle de joie, Solange n’hésite pas un seconde et l’invite, ainsi que la « fiancée », à les rejoindre dans le palace marocain qui les héberge avec le restant de la famille. Sauf que, de fiancée, Benoit n’en a pas vraiment. Il propose ex abrupto à Fiona, le chauffeur Uber qui doit l’amener à l’aéroport, de se faire passer pour sa future épouse. Celle-ci, moyennant finance, accepte. De mensonges en mensonges, les uns plus gros que les autres, la cérémonie du mariage arrive…
Une distribution au cordeau, des punchlines irrésistibles, un décor de rêve, des situations à hurler de rire, tous les ingrédients sont là pour passer un bon moment, tout en laissant la petite musique sournoise du mensonge s’amplifier dans votre tête et souligner combien mettre les pieds dans cette spirale peut être dangereux.
Ah oui, j’allais oublier, le casting : Camille Lellouche (Fiona), Lionel Erdogan enfin dans un rôle « visible » (Benoit), Michèle Laroque (Solange), sans oublier Gérard Darmon, Amaury de Crayencour et Clémence Bretécher. Excusez du peu ! Tout ce petit monde conjugue d’authentiques talents (nous le savons depuis longtemps) au rythme d’une comédie pas si innocente que ça !