Nous, les Leroy, un film de Florent Bernard
Si vous connaissez Florent Bernard sans jamais l’avoir vu au cinéma, c’est normal. Un, parce que c’est son premier film, deux parce qu’il est un artiste de cette nouvelle génération navigant entre télévision et podcast. Pour l’heure, il nous raconte cet épisode de sa jeunesse au cours duquel ses parents se sont séparés.
Non, ce n’est pas un biopic, c’est juste une histoire comme tant d’autres dans notre société où le mariage est devenu un serment aléatoire. Même devant monsieur le Curé ! Bref, voici donc Sandrine, quinqua sans trop de problème sauf un quand même, elle s’ennuie avec son loueur de voiture de mari, le dénommé Christophe, souvent absent et surtout porté sur des altercations verbales bruyantes. La décision est prise unilatéralement, Sandrine quitte le nid familial dans lequel ont grandi, mais près aujourd’hui à le quitter : Lorelei et Bastien. Lorsque Sandrine leur fait part de sa décision, leur réaction est pour le moins assourdissante de non-intérêt. C’est son problème. Par contre la réaction de Christophe est d’une brutalité inattendue. Tant et si bien qu’il va offrir à sa petite famille une virée vers les lieux qui ont construit leur bonheur envolé. Genre road-trip pour retaper les pots cassés. Entre drame et comédie, nourri de punch-lines savoureuses et de seconds rôles qui ne le sont pas moins, le film creuse ici le thème de la famille, son importance, sa fragilité, son existence même. Charlotte Gainsbourg et José Garcia forment un duo traçant le portrait pathético-comique d’un couple à la dérive avec une justesse de ton qui fait mouche. Leurs enfants, Hadrien Heaulmé et Lily Aubry ne sont pas en reste en post-ados entrant sans ambages dans leur vie d’adultes. ET franchement, dans un registre inhabituel pour lui, José Garcia nous fait découvrir un pan tenu secret de son talent.