Depuis maintenant 19 ans, les Rencontres du Cinéma italien font le pont entre Toulouse et la Botte, à travers la projection de chefs-d’œuvre du 7e Art transalpin, et des moments de proximité avec leurs acteurs et réalisateurs. Du vendredi 24 novembre au dimanche 3 décembre 2023, l’association Cinéma Paradiso organise une nouvelle édition de son festival, un agréable et immersif voyage au coeur de la Dolce Vita.
Les passionnées du pays de la botte vantent sa gastronomie, sa douceur de vivre, ses monuments historiques, son soleil méditerranéen, mais trop peu connaissent l’étendue de son patrimoine artistique, son cinéma, la créativité de son écriture et de son jeu de rôle. Du vendredi 24 novembre au dimanche 3 décembre 2023; réalisateurs, acteurs et autres personnalités du cinéma italien donnent rendez-vous aux Toulousains amoureux du grand écran transalpin, au cinéma ABC, à la Cinémathèque de Toulouse, et dans neuf autres salles de la périphérie. Les Rencontres du Cinéma italien célèbrent un cinéma qui vit, qui rit, qui pleure. Le festival fait briller une programmation éclectique, entre comédies, drames, animation, thrillers, ou encore romances. Il est organisé chaque décembre depuis presque 20 ans, par l’association toulousaine Cinéma Paradiso. Christine Grèzes en est la présidente. Rencontre avec celle qui rythme ces 10 jours d’égarement, au beau milieu de la Dolce Vite.
Le festival “Rencontres du Cinéma italien” a fêté sa majorité l’édition précédente. Édition pour laquelle, dans votre dernier entretien avec Culture31, vous racontiez espérer être à la hauteur de cette étape, après plusieurs années difficiles, notamment dues au covid. Ce fut le cas ? Quel bilan en tirez-vous ?
Un bilan très positif. Nous avons tous été très heureux de constater, malgré quelques éditions compliquées, le retour quasi total à notre vitesse de croisière avant pandémie. À savoir, 5 000 spectateurs en 2019. Le rendez-vous a lieu qu’une fois par an pendant 10 jours. Je crois que c’est une occasion à ne pas manquer.
Cette année, le festival présente 7 films en compétition, 2 en avant-premières, et un panorama de 10 long-métrages. Comment avez-vous conçu cette nouvelle édition ? Quels films privilégiez-vous dans vos sélections ?
Comme tous les ans, on s’attache à passer des films inédits en France, et à Toulouse notamment. Nous présentons des films passés dans des festivals prestigieux comme celui de Cannes ou de Venise, ainsi que des succès italiens. Cette année, parmi les films en compétitions, nous avons le plaisir d’en projeter trois pour la première en France, encore inconnus des festivals de l’Hexagone. Tout d’abord, Romantiche (à prononcer romanti[k]e) de Pilar Fogliati; la comédie de Giuseppe Battiston Io vivo altrove!; et enfin, L’anima in pace (à prononcer pa[ch]e) de Ciro Formisano. Tous nos choix se portent vers des œuvres âgées de moins de deux ans, et qui reflètent le meilleur de la production italienne. Des films connus ou des novices du grand écran, que l’on souhaite faire découvrir au grand public.
Un des temps forts du festival est un focus sur la nouvelle génération de réalisateurs italiens, avec Fabio Mollo. Les femmes aussi sont à l’honneur, avec une exposition photos sur les réalisatrices italiennes. Pouvez-vous plus nous en parler ?
Mon ami Antonio Maraldi, avec qui nous travaillons depuis plus d’une dizaine d’années dans le cadre des rencontres, organise une nouvelle exposition, « Réalisatrices italiennes du nouveaux millénaire ». Depuis quelques années, trois ou quatre ans, on assiste à la venue sur le marché de nombreuses femmes à la volonté de faire des films. Trop longtemps absentes du cinéma en général, italien en particulier; à travers cette exposition, en collaboration avec le Centro Cinema Città di Cesena, il met en avant ces femmes, dans une compilation réunissant des grandes pointures, et des moindres.
L’année dernière, vous rendiez hommage au réalisateur et acteur Jacques Perrin, décédé en avril 2022. Cette année, ce sont les œuvres de Pietro Germi qui sont mises en avant, à la cinémathèque. Quel est le programme ?
À son époque, Pietro Germi était un réalisateur des moins connus, alors qu’il est un cinéaste extraordinaire. Récemment, trois de ses films ont été restaurés. Le moment est venu de lui rendre un véritable hommage. Pour l’occasion, la cinémathèque de Toulouse en diffuse deux : Le chemin de l’espérance (Il cammino della speranza), un drame de 1951; et Séduite et abandonnée (Sedotta e abbandonata), une comédie dramatique de 1954.
2023 est une année de pause pour le Festival du Cinéma Italien d’Annecy. Mais Ajaccio, Villerupt ou encore Paris accueillent comme Toulouse, des événements pour mettre en avant le 7e art de la Grande Botte. Espérez-vous que le cinéma italien soit plus représenté à l’année dans les salles françaises ?
Nous n’avons pas de pouvoir concernant la programmation des grands distributeurs. De notre côté, nous mettons en avant un certain nombre de films, dans l’idée de les promouvoir, car il faut dire que beaucoup de films ont du mal à passer les Alpes. Ce que l’on peut déplorer c’est qu’il n’y ait pas encore suffisamment de distributeurs français qui s’intéressent au cinéma contemporain italien. Je compte 5 ou 6 diffusions par an, il pourrait y en avoir plus.
Dans votre entretien, il y a un an, vous faisiez également référence au danger des plateformes de streaming. Votre avis a-t-il évolué aujourd’hui ?
Je n’en sais trop rien. Pour cette édition, nous n’avons pas vraiment rencontré de problème avec les films que nous avons programmés. De plus en plus de distributeurs italiens négocient deux sorties pour les productions : une en salle, et une sur les plateformes. On a toujours de l’espoir que ça évolue en positif, mais nous ne pouvons pas agir dessus. En ce qui nous concerne, la fréquentation reste importante; c’est bien pour ça qu’on s’accroche et que nous allons fêter les 19 ans des Rencontres du Cinéma italien à Toulouse.
Cela signifie que l’année prochaine marquera les deux décennies du festival. Le mot de la fin ?
L’année prochaine, nous fêterons les 20 ans en grandes pompes ! Nous allons mettre tous les petits moyens qu’on a dans ce petit anniversaire. Nous espérons réaliser un vrai show, faire venir les fidèles réalisateurs qui nous suivent depuis les premières éditions, et mobiliser toutes nos ressources pour proposer aux gens, quelque chose d’inhabituel. Il faut marquer le coup !
Rencontres du Cinéma italien à Toulouse