Colombe Schneck publie Mensonges au paradis aux Editions Grasset. Une enquête intime d’un lieu qui aura marqué durablement sa jeunesse.
De ses 6 ans à l’âge adulte, la narratrice est envoyée en vacances au Home. Ils sont plusieurs de toute la France voire de l’étranger à se retrouver réunis pendant les vacances scolaires. Une sorte de famille laissée sous la responsabilité de Karl et Anne-Marie. Pour la troupe, ce sont toujours des moments de joie et de retrouvailles festives. C’est aussi l’occasion de grandes promenades en nature ou de descentes en ski. Karl insiste pour les jeunes fassent des activités. Y compris ses enfants, Vava et Patou. Les années passent et les rituels sont identiques, donnant une impression de sécurité et de sérénité. Mais, lorsque la narratrice décide de replonger dans ces souvenirs, elle réalise alors que tout n’était pas idyllique.
Des ombres au tableau
Des années plus tard, en décidant d’écrire sur ce pan de vie, la narratrice réalise que tout n’était pas joyeux au Home. A commencer par la rudesse des lieux. Karl exige que les enfants dorment la fenêtre ouverte, se laissant ainsi envahir par l’air glacial de la Suisse. Puis ce sont les heures et les heures de marche qui épuisent. Et il faut recommencer, chaque jour. Pour Patou et Vava la situation est encore plus complexe, ils doivent en faire plus que les autres et n’ont pas droit aux marques d’affection prodiguées aux vacanciers. Dès lors, la narratrice n’est pas surprise d’apprendre que ces deux anciens compagnons de vacances n’ont pas eu des vies faciles.
Colombe Schneck enquête minutieusement sur ce temps passé au Home. Elle essaie de comprendre les liens qui unissaient chacun des personnages. Les adultes et les enfants. Le récit est tendre et nostalgique.
Colombe Schneck, Mensonges au paradis, Grasset, 180 p.