Après la canicule et les feux de forêt on appréciera le retour d’un peu de fraicheur au cinéma et dans les salles de spectacles.
L’ombre de Goya Jean-Claude Carrière
On savait Jean-Claude Carrière amoureux des arts et excellent conteur, on le découvre dans ce film de José Luis Lopez-Linares, comme une ode testamentaire, fin connaisseur de Goya. L’ami de Bunuel nous guide dans l’œuvre incomparable d’un des plus grands peintres espagnols: son dernier voyage en Espagne l’a ramené sur les traces de celui-ci. Il éclaire pour nous l’influence que cet artiste hors norme a pu avoir sur d’autres peintres mais aussi sur des cinéastes, des écrivains et même des musiciens. Ces 90 minutes passent comme un rêve.
Les Passions
On se souvient avec bonheur du magnifique Noël occitan Cantem Nadal, avec les chanteurs Équidad Barès, Céline Magrini, Renat Jurié, et les Sacqueboutiers, dont on ne se lasse pas d’écouter l’enregistrement, et pas seulement à Noël.
Les Passions ouvrent le Festival Passions Baroques de Montauban avec l’unique opéra baroque occitan: Daphnis et Alcimadure de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville.
Jean-Marc Andrieu redonne vie à cette pastorale languedocienne dans son intégralité, en version concert surtitrée et interprétée sur instruments d’époque pour la première fois depuis le XVIIIe siècle.
Trois concerts exceptionnels réunissant un plateau de 45 artistes :
Elodie Fonnard, Hélène Le Corre, François-Nicolas Geslot, Fabien Hyon
Les Passions-Orchestre Baroque de Montauban et Le Chœur de chambre Les Eléments.
A Montauban au Théâtre Olympe de Gouges le samedi 1er octobre à 20h30
Réservations 05 63 21 02 40 (Théâtre) / 05 63 91 03 61 (Eurythmie)
Concert d’ouverture du festival Passions Baroques, programmé dans le cadre de la saison culturelle des salles de spectacle de Montauban.
A Toulouse au Théâtre du Capitole le mercredi 12 et le jeudi 13 octobre à 20h
Réservations : theatreducapitole.fr – 05 61 63 13 13
Présenté en coréalisation avec l’Opéra national du Capitole et Odyssud Blagnac.
Par ailleurs mes deux salles de spectacles vivants préférées ont entamées leurs nouvelles saisons.
Odyssud
09-27 novembre Théâtre de la Cité Toulouse 1 rue Pierre Baudis
L’Ile d’Or: Kanemu-Jima Théâtre du Soleil / Ariane Mnouchkine :
Ariane Mnouchkine, dont le dernier passage à Toulouse, prévu au Port Viguerie Les Atrides, à l’invitation du Théâtre Sorano, il y a trente années, avait été contrarié par une crue de la Garonne, va nous embarquer avec les 30 interprètes de la troupe du Théâtre du Soleil pour un voyage aussi fabuleux qu’inoubliable: une odyssée onirique jusqu’aux confins du Japon.
Salle Nougaro
Le mercredi 19 octobre 2022 à 20h30, Kiko Ruiz: Guitare et chant, avec Sabrina Mauchet: Violon, Louis Navarro: Contrebasse, Juan Manuel Cortes: Percussions, nous propose sa nouvelle création Âma la Vida, un spectacle lumineux, éclairant l’âme et l’amour de la vie, qui nous entraine dans un croisement de courants musicaux différents : jazz classique, musique orientale et flamenco. Comme pour les musiques traditionnelles et le jazz, ce projet musical est volontairement orienté vers le chant.
https://www.historia.fr/un-nouveau-regard-grand-angle
Passionnant numéro d’Historia Grand Angle de septembre, consacré aux Apaches, et à Geronimo, « le résistant exemplaire » en particulier, avec une superbe iconographie, des articles d’historiens et d’historiennes de haut niveau, dont Madame Strigler sur les « Seigneurs de guerre » apaches haut en couleurs, et Veronica Velarde Tiller, d’une lignée de chefs apaches, qui nous narrent la répression violente, n’ayant rien à envier à celles des totalitarismes du XXe siècle en Europe, dont furent victimes ceux qui s’opposèrent à l’occupation mexicano-américaine.
Mais aussi sur un sculpteur amérindien de très haut niveau, Allan Houser (1914-1994), d’origine chiricahuas, ayant vécu en Oklahoma où ses parents avaient été déportés, qui maitrisait à la fois le dessin et le travail du marbre comme du métal et a évolué du réalisme à l’abstraction, en rendant toujours hommage à la spiritualité amérindienne.
Il y a même une évocation de la BD Blueberry de Charlier et Giraud, dont le héros a rencontré à plusieurs reprises le légendaire guerrier apache.
Et bien sûr quelques photos du grand Edward Sheriff Curtis, qui a consacré sa vie aux Amérindiens, dont j’ai tenu à ce que certaines illustrent notre création Hommes Rouges (Blues Amérindiens) avec Denis Leroux, Véro Dubuisson et Pascal Portejoie.
Jazz sur son 31
https://www.haute-garonne.fr › jazz-sur-son-31
Enfin je n’oublie pas aussi le grand Festival d’automne de la Haute-Garonne où je ne maquerai pas les concerts de deux musiciens que j’apprécie particulièrement.
« La danseuse de l’ancien président du Conseil départemental » comme disaient ses ennemis, programmé de main de maître par Philippe Léogé, rendez-vous incontournable pour les amateurs de jazz sous toutes ses formes, à côté des pointures internationales, invite des artistes vivant en région à ne pas manquer:
Rafael Pradal Trio-Tocando Al Cielo
vendredi 14 octobre à 21h
Le Taquin–23 Rue des Amidonniers, 31000 Toulouse
05 34 45 05 92 billetterie.dav@cd31.fr
Famille d’artistes connus et reconnus à Toulouse, les Pradal n’en finissent pas de surprendre. C’est aujourd’hui à Rafael de prendre la lumière davantage encore, lui qui assurait la partie piano des créations de son père, Vicente. Pianiste, guitariste accompli, il insuffle à la pratique de son instrument une couleur flamenca, mâtinée de références au « Cante » et à la danse. Pendant le festival, il présentera son troisième disque et son nouvel univers pétri de l’esprit du flamenco traditionnel, des musiques andalouse, cubaine, orientale et d’harmonies jazzistiques affirmées.Sa connaissance du répertoire, sa maîtrise de l’instrument et sa musicalité lui valent reconnaissance et succès en Espagne où il aime se produire fréquemment.
Rafael Pradal Arenas: piano, composition / Sergio Di Finizio: basse / Miguel Fernandez: batterie.
www.facebook.com/flamencodeverdad
RISHA Oud power trio
Dimanche 16 Octobre 2022 à 19h00 au Théâtre du Grand Rond 23 rue des potiers, 31000 Toulouse
Tél. : 05 61 62 14 85
Thierry Di Filippo, oud / Youssef Ghazzal, contrebasse / Jean-Christophe Noel, batterie.
Luthiste (luth arabe-oud) et guitariste, évoluant au départ dans le style manouche avec en particulier le groupe Latcho Drom, naviguant désormais entre les musiques du monde, le jazz et les musiques actuelles, adepte inconditionnel de l’improvisation libre ou idiomatique, Thierry Di Filippo se produit depuis plus de trente ans sur les scènes nationales et du monde. Il explore également les musiques électroniques et expérimentales, utilisant aussi bien des synthétiseurs analogiques que des chaines d’effets sur la guitare. En tant que compositeur, il a créé les projets Zarca, Electric Zarca et actuellement Risha, il participe au projet Alliages (performance batterie-synthétiseur-poésie). Aimant le partage interdisciplinaire, il participe à de nombreux projets mêlant la musique, la poésie, la danse…:
www.thierrydifilippo.bandcamp.com/releases
Participation libre mais nécessaire ! (Ouverture des portes à partir de 18h30)
Une exposition au Musée de la Résistance sur Joséphine Baker jusqu’au 29 octobre:
Joséphine Baker a eu plusieurs vies : enfant misérable, et qui plus est métis, dans l’Amérique du début du XXème siècle où racisme et ségrégation étaient de règle, elle a, tout au long de son existence, fait des choix radicaux qu’elle a tenté de mener à bien avec passion. Artiste adulée à 20 ans, grande amoureuse, mère de famille (très) nombreuse (12 enfants adoptés) elle a aussi choisi la France, où elle avait enfin pu trouver la liberté, sous toutes ses formes, à laquelle elle aspirait.
Mais elle ne s’est pas contentée d’en jouir, elle a aussi voulu, lorsque les mauvais jours sont arrivés, défendre sa nouvelle patrie, au péril de sa vie. C’est cet engagement pendant la seconde guerre mondiale que met en lumière cette passionnante exposition, qui présente de nombreux documents inédits.
On comprendra mieux, après l’avoir visitée, pourquoi Joséphine Baker est si chère au cœur des Français.
Je vous souhaite donc un bon et bel automne culturel, tandis que me revient sur les lèvres cette chanson de Jaqueline Debatte et Francine Cockenpot que me chantait pour m’endormir quand j’étais enfant ma grand-mère Eugénie:
Colchiques dans les prés
Fleurissent, fleurissent
Colchiques dans les prés
C’est la fin de l’été
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant
Nuage dans le ciel
S’étire, s’étire
Nuage dans le ciel
S’étire comme une aile
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant
Châtaignes dans les bois
Se fendent, se fendent
Châtaignes dans les bois
Se fendent sous nos pas
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant
Et ce chant dans mon cœur
Murmure, murmure
Et ce chant dans mon cœur
Murmure le bonheur
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant.