La soprano a obtenu l’un des six trophées décernés lors de la cérémonie des 28e Victoires de la Musique classique, à l’Auditorium de Lyon.
La cérémonie des 28e Victoires de la Musique classique s’est déroulée le mercredi 24 février 2021 à l’Auditorium de Lyon, avec l’Orchestre national de Lyon dirigé par Nikolaj Szeps-Znaider. Elle a récompensé le pianiste Alexandre Tharaud et la soprano Julie Fuchs, couronnés respectivement soliste instrumental et artiste lyrique. Née en 1926, la compositrice franco-américaine Betsy Jolas a reçu une victoire pour son œuvre pour quatuor à cordes intitulée « Topeng » (terme désignant une forme du théâtre balinais), créée par le Quatuor Arditti à la Philharmonie de Paris. Le Quatuor Ebène a été récompensé pour son « Beethoven, Around the world », réunissant l’intégrale des seize quatuors à codes de Ludwig van Beethoven enregistrés en concert et sur six continents.
Dans la catégorie Révélation soliste instrumental, le public a voté pour Aurélien Gignoux, percussionniste de 23 ans qui termine ses études au CNSM de Paris. Né à Toulouse, de parents musiciens – son père hautboïste et sa mère flûtiste «se sont connus en jouant au sein de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse», assure-t-il –, il est notamment membre du trio K/D/M qui se consacre majoritairement au répertoire contemporain.
Enfin, le public a décerné le trophée de la Révélation artiste lyrique à Marie-Laure Garnier. Recevant sa Victoire, la soprano kouroucienne a déclaré: «Venant de Guyane à 14 ans, je n’imaginais pas être ici ce soir. J’en suis très heureuse, très honorée. Je voudrais partager un rêve: que dans les outremers des institutions permettent de former les jeunes au chant lyrique. Pour l’instant ce n’est pas le cas. Je souhaite de tout cœur que dans quelques années, devenir chanteur ou chanteuse lyrique soit aussi naturel en outremer. Je dédie ce prix à tous les chanteurs en herbe des outremers.»
C’est à Toulouse, au Théâtre du Capitole, que Marie-Laure Garnier a pour la première fois participé à une production lyrique, interprétant en 2018 le rôle de Gerhilde dans « la Walkyrie », de Richard Wagner. Invitée la saison suivante à chanter sur la même scène dans « Ariane et Barbe-Bleue », de Paul Dukas, elle était également à l’affiche de « Platée », de Jean-Philippe Rameau, et du « Viol de Lucrèce », de Benjamin Britten, deux nouvelles productions reportées à des saisons ultérieures en raison des circonstances sanitaires. Elle est de nouveau annoncée au Théâtre du Capitole cette saison, dans « Elektra », de Richard Strauss, que mettra en scène Michel Fau au mois de juin.
Jérôme Gac
M.-L. Garnier © Nathalie Guyon