S’il est une raison de s’offrir Amazon Prime Video, c’est bien celle là ! Mrs Maisel !
Chez Amy Sherman-Palladino, créatrice de Gilmore Girls, la femme et ses bouleversements de vie sont souvent au premier plan. Mrs Maisel alias Miriam Weissman Maisel alias Midge Maisel a une personnalité qui mérite bien quelques changements de pseudonymes ! Dans ce New-York des années 50, 60, une femme au foyer mère de deux enfants se fait plaquer par son mari et plaque du même coup sa vie rangée de petite protégée de l’Upper West Side pour devenir une étoile montante du stand-up.
Dans cette série à regarder absolument en V.0 pour saisir toutes les nuances de l’accent Manhattan VS Queens par exemple et observer le débit incroyable de l’actrice principale, le sujet n’est pas léger – on parle de libération de la femme tout de même ! Femme qui est, du moins au début, le stéréotype vivant de la représentante Moulinex des 50’s, engoncée dans sa robe corsetée, étouffée dans sa gaine, coiffée pour dormir, maquillée au réveil – mais le traitement, quant à lui est à mourir de rire. Mrs Maisel est une véritable pépite – historiquement documentée – à rire et à savourer avec délectation pour les décors, l’esthétique, les tenues, le stand-up …
Les personnages sont attachants, très attachants, leurs relations sont terriblement savoureuses et on ne lutte pas contre les clichés qui s’accordent bien entre eux : la relation matriarcale entre Midge et sa mère – symbole vivant de la mère juive culpabilisante – celle du couple Midge/Joël terriblement et tendrement moderne finalement ou encore l’amitié Midge/Suzie qui aimante les deux femmes et les arrime l’une à l’autre pour exister, la bourgeoise survoltée et la beatnik désinvolte.
Une belle galerie de portraits donc, avec des personnages secondaires multiples et hauts en couleurs qui assaisonnent les salades de Midge et font rebondir chaque épisode des 3 saisons. Une petite préférence pour le rôle de Abe, le père de Midge joué par le talentueux et très agaçant Tony Shalhoub alias Monk, professeur de mathématiques et penseur incompris. Un personnage qui grandira avec Midge et accompagnera finalement d’une certaine manière son envol.
Une série réconfortante, virevoltante, gaie qui prend le contrepied de la situation actuelle en prônant, avant tout, la liberté, la fête, l’agitation de la ville, ce joyeux New-York des années 50-60, les bars interlopes, les scènes poisseuses, les tripots, Chinatown, les motels crasseux, les palaces déments … la grande vie !
Bref, la série donne envie de prendre la route avec Midge Maisel et de ne plus jamais poser ses valises …