Lady Nazca, un film de Damien Dorsaz
Dans les années 30 du siècle dernier, une mathématicienne allemande, Maria Reiche (1903-1998) s’expatrie direction le Pérou. Là, elle trouve des petits boulots avec lesquels elle survit. Jusqu’à ce qu’elle croise un archéologue à la recherche d’une personne capable de traduire de l’allemand. Ce dernier est ici représenté par Paul d’Harcourt (Guillaume Gallienne), un personnage fictif. A ses côtés, Maria Reiche va découvrir les fameux géoglyphes de Nazca, ces immenses figures parcourant le désert.

A la recherche des géoglyphes perdus – Photo : TAT productions
Maria Reiche va tomber en sidération devant ce témoignage d’une lointaine culture amérindienne pré-incaïque. Découvrir ce qu’elles signifient va devenir alors l’œuvre de sa vie d’une part et une quête existentielle d’autre part. Elle va tout y sacrifier, y compris sa vie privée, frôlant la mort à plusieurs reprises car balayer le désert n’est pas sans danger… Damien Dorsaz, comédien de carrière, livre ici son premier long métrage après un documentaire, sur le même thème, sorti en 2006. Ceci n’est pas un biopic, déclare-t-il, même si les lieux, le thème ainsi que le personnage principal sont parfaitement informés. Le réalisateur nous parle ici plutôt d’un récit initiatique croisant la sauvegarde du patrimoine mondial face à des institutions et des intérêts privés qui n’en ont que faire. L’actrice Devrim Lingnau est à l’écran avec beaucoup de pugnacité cette archéologue qui tente de prouver que ces géoglyphes sont un incroyable observatoire du cycle astronomique, un véritable calendrier céleste. Sans fioritures aucunes, ce film nous précipite dans le désert de pierre de la région de Nazca, où il fut tourné en 2024. Il n’est rien de dire combien l’aridité, la chaleur, le vent, le crissement du sable et des cailloux rendent ici la quête de Maria Reiche d’une incommensurable difficulté. Et la voir balayer le désert pour retracer précisément ces fameuses lignes tient de la plus folle témérité. Et pourtant… Maria Reiche est décédée à Lima à 95 ans. Elle a étudié ces figures jusqu’à son dernier souffle. L’œuvre de sa vie. Un film en forme d’hommage.

