Groupe de scène par excellence, les Rolling Stones sont à leur meilleur, dans la salle Imax du Pathé Labège, avec un retour sur la tournée Steel Wheels/Urban Jungle qui avait eu lieu en 1990. Un concert à vivre au plus près de Mick Jagger et de sa bande dans des conditions techniques optimales. Attention ! les projections n’ont lieu que jusqu’au mardi 16 décembre, à raison d’une seule par jour.

Les Stones en 1990. Photo Imax
Les Rolling Stones ont donné beaucoup de concerts durant leur longue carrière, empochant à chaque fois des sommes mirobolantes. Ces dernières années, ils avaient notamment inauguré l’U Arena, à Nanterre, trois soirs durant, en octobre 2017. Dans cette salle aux allures de stade (ou l’inverse), ils ne s’étaient pas vraiment foulés, se contentant d’enchaîner leurs tubes sans le moindre souci d’assurer le spectacle, Keith Richards affichant même son ennui de vieille carne et multipliant les fausses notes pour agacer ses collègues. Seul bien en jambes – et en voix – Mick Jagger nous avait néanmoins charmé…bien qu’il soit loin, si loin de beaucoup des 40000 spectateurs.
C’est tout le contraire avec le concert filmé que proposent durant une semaine les salles Pathé équipées en Imax (écran géant, son puissant, confort impeccable), dont celle de Labège. Les caméras saisissent le moindre détail de tout ce qui se passe, sur scène et dans la foule. On voit les visages de chacun des musiciens, la sueur qui coule sur les tempes, les sourires (Keith Richards s’y met lui aussi, c’est rare), les doigts qui courent sur le manche des guitares. Nous sommes en 1990, lors de la tournée Steel Wheels/Urban Jungle et tous semblent encore dans la fougue de la jeunesse (ou plutôt de leur belle quarantaine). Mick Jagger galope d’un bout à l’autre de l’immense scène, bondit tel un félin, érotise ses déhanchements, galvanise les fans qu’il va même approcher de très près dans la fosse – pourtant encombrée de grosses caméras Imax 70 mm, jamais utilisées depuis pour des concerts. Terriblement efficace, Ron Wood complète à merveille le goût du riff de Keith Richards. Bill Wyman est lui d’un stoïcisme anachronique, ce qui ne l’empêche pas de déployer un jeu de basse diabolique. Un des grands plaisirs de ce voyage 35 ans en arrière est de revoir le très élégant Charlie Watts derrière ce qui paraît être une bien modeste batterie. L’homme n’en fait pas des caisses mais quel génie rythmique, quelle subtilité dans le jeu !

Au final, une excellente soirée. Photo Imax
La mise en scène privilégie bien sûr le quintet anglais. Mais elle sait aussi donner de la visibilité aux deux claviéristes, aux cinq cuivres et aux trois choristes, dont une jeune femme en minijupe lamée qui reçoit à moment donné une tape sur les fesses de l’incorrigible Mick – c’est vilain, çà ! Pour le spectacle, des structures gonflables géantes sont activées sur « Honky tonk woman » (avec deux nanas, l’une blonde, l’autre noire, évidemment sexy) et sur « Sympathy for the devil » (deux dragons que va vaincre Jagger à coup de micro et de moulinets des bras). A l’exception de quelques morceaux faiblards issus de l’album « Steel Wheels », la tournée privilégie les classiques comme « Start me up » (pour commencer), « I can’t get no (satisfaction) », « It’s only rock’n’roll », « Ruby Tuesday », « You can’t only get what you want », « Paint it black » ou « Brown sugar »
« Stones – At the Max » est en fait le montage de 5 concerts donnés dans trois villes européennes (non précisées) mais cela ne gêne en rien le plaisir que prennent les spectateurs du Pathé Labège (« beaucoup de cheveux blancs ! » s’amuse l’un d’entre eux quand il rentre dans la salle), immergés pendant 1h30 dans un revigorant bain de rock et de blues.
« Stones – At the Max », jusqu’au 16 décembre au Pathé Labège. Tarif : 22 euros.
Les Stones en 1990. Photo Imax

