Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
Scarface d’Howard Hawks
Sorti en 1932, le film d’Howard Hawks s’inscrit pleinement dans la vague des films de gangsters de l’âge d’or hollywoodien en succédant aux fameux Le Petit César de Mervyn LeRoy avec Edward G. Robinson et à L’Ennemi public de William A. Wellman avec James Cagney, tous deux sortis en 1931. Ici, c’est l’extraordinaire Paul Muni qui incarne le malfrat Tony Carmonte dont on va suivre l’ascension et la chute dans le Chicago des années 1920. De simple garde du corps, Tony – alias « Scarface » en raison de la cicatrice marquant son visage – accède au rang de chef de gang au fil de règlements de comptes sanglants.

Produit par Howard Hugues et Howard Hawks, Scarface s’affranchit allègrement des codes moraux alors en vigueur. Pas de circonstances atténuantes ou d’explications sociologisantes pour justifier les crimes de son « héros ». La quête du pouvoir et de la richesse est le seul moteur de ce psychopathe uniquement guidé par l’assouvissement de ses désirs.
La honte d’une nation
Dès lors, le film avance tambour battant. L’humour noir n’est pas absent et les femmes ne comptent pas pour rien. Les mitraillettes crépitent, le sang coule, les corps tombent comme des quilles dans un bowling. La mise en scène de Hawks use habilement de travellings, de plans-séquences, de jeux d’ombres et de lumière, d’ellipses, mais la violence jaillit de manière sauvage. Chicago se transforme en nouveau Far West où la loi du plus fort et du plus cruel règne. Les voitures criblées de balles remplacent les chevaux et les duels se déroulent au cœur de la nuit.

Le futur réalisateur de L’Impossible Monsieur Bébé, Le Grand Sommeil ou Rio Bravo signe alors son premier classique de l’histoire du cinéma. A la sortie du film, la censure impose sur l’affiche la mention : « Sans Dieu, sans amour, sans cœur, voici Scarface, la honte d’une nation ». Ce qui choquait tant à l’époque ferait sourire aujourd’hui. Notamment lorsque l’on pense au remake de Brian De Palma avec Al Pacino / Tony Montana qui, environ un demi-siècle plus tard, poussera très loin la représentation de la violence à l’écran en faisant de la figure du truand « bling-bling », sans foi ni loi, une icône populaire mondiale
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