Deux ans après le très remarqué « Dernière nuit à Milan », le réalisateur Andrea Di Stefano est de retour avec son acteur fétiche, Pierfrancesco Favino, mais dans un registre très différent. Il sera présent à l’ABC de Toulouse, jeudi 4 décembre, pour présenter en avant-première « Il maestro », l’histoire d’un champion de tennis déchu qui retrouve le goût de vivre en entraînant un jeune élève. Une belle rencontre organisée par les 21 es Rencontres du cinéma italien, qui se poursuivent jusqu’au 7 décembre.

Tiziano Menichelli et Pierfrancesco Favino. Photo Prod.
Acteur phare du cinéma italien contemporain, Pierfrancesco Favino affiche un air las, traversé par de rares éclairs de bonheur, dans « Il maestro », d’Andrea Di Stefano. Il faut dire que son personnage revient de loin : il fut un champion de tennis promis à une grande carrière et échoua lamentablement ; séduisit nombre de belles femmes mais ne parvint à en retenir aucune ; brûla la vie par les deux bouts (de la raquette) avant de se retrouver, épuisé et désincarné, dans un hôpital psychiatrique… Andrea Di Stefano, coscénariste et réalisateur, choisit le moment du fragile retour à la vie de son sportif dépressif, dans les années 1980, pour commencer son film. Son antihéros un brin empâté – qui déteste Ivan Lendl et adore Guillermo Vilas – accepte d’entraîner un gamin au joli potentiel (Tiziano Menichelli, pas mauvais joueur de fond de court) comme une possible thérapie. L’occasion pour le jeune adolescent de s’extirper des griffes d’un paternel obsédé par la réussite de son rejeton. Et de trouver enfin un amour désintéressé auprès d’un ours mal léché qui en a pas mal bavé…
Filant de tournoi en tournoi et de ville en ville, « Il maestro » est un road-movie doublé d’un film d’apprentissage, percutant dans ses scènes de matchs et touchant dans celles, pleines de tendresse, où deux abimés de la vie retombent sur leurs pieds (et sur la terre battue). On regrettera la pente mélodramatique sur laquelle glisse peu à peu cette histoire édifiante, alourdissant un propos qui eût mérité plus de sobriété dans son traitement.
De quoi engager une intéressante conversation avec Andrea Di Stefano, présent, jeudi 4 décembre, à 20h30, à l’ABC, pour présenter son film. Et de lui demander pourquoi il a recruté Edwige Fenech, ex-bombe sexuelle rescapée du cinéma olé-olé des années 1970.
A noter que les 21es Rencontres du cinéma italien offrent là une sacrée avant-première, « Il maestro » ne sortant en France que le 11 mars 2026.

