Les cinémas UGC, dont celui de Montaudran, à Toulouse, programment leurs Incontournables du 15 au 28 janvier. L’occasion de voir ou de revoir les films marquants de l’année écoulée, qu’il s’agisse de grands succès commerciaux ou de longs métrages art et essai. Sans oublier de remarquables dessins animés.
C’est devenu un rendez-vous très prisé, qui précède d’une semaine le festival Télérama et comme lui permet de renouer avec une sélection de films ayant marqué l’année précédente. Tous les styles et tous les genres seront à l’affiche, dès mercredi 15 janvier, à l’UGC Montaudran, pour une poignée de séances à 5 euros à ne pas manquer.
Les rois du box-office
« Un p’tit truc en plus », écrit, réalisé et interprété par Artus, est le grand triomphateur de 2024 avec plus de 10 millions d’entrées en France. Cette comédie empathique dans laquelle deux pieds nickelés doivent se planquer chez des handicapés a damé le pion à nombre de grosses productions, à la surprise générale (mercredi 15 et mardi 28 janvier).
« Le comte de Monte Cristo », de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, a largement rempli sa mission, à savoir revisiter la fameuse histoire d’Alexandre Dumas avec d’énormes moyens – et l’atout maître Pierre Niney dans le rôle-titre. A la clé : plus de 9 millions de spectateurs (lundi 20).
« L’amour ouf » permet à Gilles Lellouche réalisateur de tutoyer à nouveau les sommets (il approche de 5 millions d’entrées) après « Le grand bain ». Sa romance criminelle entre un voyou et sa belle, inondée de tubes pop, a séduit un large public, notamment adolescent (samedi 18 et mardi 28).
« Dune 2 » est la réussite 2024 du film de science-fiction. Denis Villeneuve est autant à son aise dans les scènes d’action que dans les arcanes des intrigues entre les différents peuples imaginés par Frank Herbert dans ses livres (26 janvier).
Un vrai Festival de Cannes
La sélection des Incontournables fait la part belle aux films présentés par le Festival de Cannes et devenus ensuite des succès en salle.
Issu de l’édition 2023 – mais sorti en janvier 2024 – « La zone d’intérêt », de Jonathan Glazer, a été un choc pour tous ceux qui l’ont vu. Le réalisateur anglais raconte la petite vie tranquille du chef nazi du camp d’Auschwitz, de sa famille et de leurs amis. Au même moment, de l’autre côté du mur, sont exterminés des milliers de juifs… Contraste terrifiant, contraste révoltant (jeudi 23).
« Anora », de Sean Baker, a décroché la Palme d’or au Festival de Cannes 2024. A New York, une jeune femme d’origine modeste vivant de ses charmes devient le joli jouet du fils d’un riche russe. Son rêve d’ascension sociale virera au cauchemar… Souvent vibrante et excitante, cette chronique sociale acerbe bénéfice de dialogues percutants mais souffre de scènes étirées en longueur et répétitives. Dommage (mardi 21).
Notre Palme, on l’aurait plutôt donnée à « Emilia Pérez », de Jacques Audiard. Osant tout, du mélodrame au film de gangsters en passant par la comédie musicale, le réalisateur nous impressionne dans tous les compartiments du jeu. Et les chansons signées Camille et Clément Ducol sont formidables. A voir et à revoir absolument avant les Oscars (vendredi 17).
« Les graines du figuier sauvage », de Mohammad Rasoulof, était un autre prétendant sérieux à la Palme. Il n’a obtenu que le Prix spécial du jury, ce ne l’a pas empêché de réaliser une très belle carrière dans les salles. Cette exploration du fossé des générations entre un juge iranien proche du pouvoir et ses filles en révolte contre le patriarcat n’a pas fini de bouleverser les spectateurs (jeudi 16 et vendredi 17).
« L’histoire de Souleymane », de Boris Lojkine, est un autre succès surprise issu de la Croisette (sélection un certain regard). On y suit un livreur de repas africain qui cherche à obtenir l’asile en France, le tout dans une forme de thriller qui a capté l’attention du public (dimanche 19).
La crème du cinéma d’animation
« Flow », de Gint Zibalodis, est un des nombreux chats animés ayant surgi sur les écrans en 2024 et c’est celui qui a recueilli le plus de suffrages, de la critique comme du public. On y suit les aventures spectaculaires d’un chat qui échappe à un immense raz-de-marée et rencontre nombre d’autres animaux formant une sorte d’arche de Noé. Superbe visuellement, le film a la particularité d’être sans paroles…ce qui ne nuit en rien à l’intrigue (samedi 18 et dimanche 26).
Les animaux ont aussi la vedette dans « Le robot sauvage », de Chris Sanders. Sur une île déserte, ils se retrouvent confrontés à un robot venu de l’espace ayant échoué sur une plage. La machine va peu à peu s’humaniser au contact de ses étranges amis. Une histoire magnifique et une esthétique privilégiant la douceur aux effets faciles (dimanche 19 et mercredi 22).
« La plus précieuse des marchandises », de Michel Hazanavicius, était un sacré pari, remporté haut la main par un réalisateur plutôt habitué aux comédies…et dont on ne connaissait pas le talent de dessinateur. Adapté d’un conte de Jean-Claude Grimberg, cette histoire de bucherons polonais ayant sauvé un bébé promis à la mort dans un camp d’extermination a touché au cœur le public (mardi 21).
« Vice-Versa 2 », des studios Pixar/Disney, a été le plus grand succès américain de 2024 en France avec près de 8,5 millions d’entrées. Des personnages au code couleur facile à repérer – et particulièrement hideux – incarnent les états d’âme d’une gamine. Cela fonctionne, entre angoisses et éclats de rire (samedi 25).
Les Incontournables à l’UGC Montaudran du 15 au 28 janvier. Tarif : 5 euros. 20 films au programme dont, également, les excellents « Borgo », de Stéphane Demoustier, et « Juré N°2 », de Clint Eastwood.