Un ours dans le Jura, un film de Franck Dubosc
Le Jura est à l’honneur ! Après le délicieux Vingt dieux (Louise Courvoisier), toujours à l’affiche (profitez-en !), voici qu’un polar, qui a tout d’une comédie sociale, signé Franck Dubosc, nous arrive en pleine figure. Et pour notre plus grand plaisir !
C’est l’hiver, mais pas n’importe quel hiver, un hiver jurassien. C’est à dire qu’il fait très froid… Période de noël oblige, Cathy et son époux Michel sont sur les dents car ils vendent des sapins. Ils sont surtout sur les dents car ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts et que leurs dettes s’envolent. Alors qu’il rentre chez lui en voiture, sur une route forcément montagneuse, Michel se trouve nez à nez avec un ours. Il l’évite mais va emboutir une magnifique limousine garée sur le bas-côté. Il ne peut que constater la mort des deux occupants. Un peu perdu, il fonce chez lui pour en parler à Cathy. Cette dernière a tôt fait de décider. Ils repartent tous les deux sur les lieux complétement paumés de l’accident. Cathy inspecte la scène et trouve un sac de sport rempli de billets de banque. Il y en a pour deux millions. Une somme qui leur permettrait de se remettre à flot. Michel hésite. Pour Cathy la décision est prise… Un polar bien grinçant, noir mais subtilement juste socialement, peut commencer. N’essayez pas de compter les cadavres… Et ce qui est jubilatoire dans le film de Franck Dubosc c’est que cet amoncèlement de personnes passant de vie à trépas souvent de façon pour le moins brutale, finit par rejoindre un répertoire de comédie hilarante au second degré, voire troisième, de la meilleure eau. Et çà, c’est tout un art ! Franck Dubosc (Michel), Laure Calamy (Cathy), Benoît Poelvoorde (Le flic chargé de l’enquête), Joséphine de Meaux (son adjointe) forment déjà un casting d’une belle authenticité de ton. Les apparitions courtes mais brillantissimes d’Emmanuelle Devos en directrice d’un club échangiste et Anne Le Ny en commissaire ne sachant trop comment financer un piano, ajoutent à l’intérêt de ce film « presque » amoral, qui nous met aussi devant une belle question. Que faire dans pareil cas ? Dans l’immédiat nous avons tous la réponse, bien sûr, bien sûr…