Vingt dieux, un film de Louise Courvoisier
De parents suisse côté paternel et germano-canadien côté maternel, Louise Courvoisier a grandi dans le Jura, au cœur même de la Franche-Comté. Son premier long-métrage est un hymne flamboyant à cette jeunesse jurassienne qu’elle a certainement côtoyée. Son amour pour ce pays, dont la dureté est légendaire, Louise Courvoisier va l’évoquer au travers d’un miroir tout naturel ici, celui… d’un prestigieux fromage : le comté.
Fabriqué depuis l’époque romaine, il est l’un des plus savoureux qui se puissent imaginer et surtout déguster, avec son palais de miel, de caramel, de vanille parfois et toute la saveur des herbes et des fleurs qui font le régal des troupeaux bovins locaux. Pour lui rendre hommage, la réalisatrice nous met dans les pas d’un grand ado à peine majeur qui, à la suite d’un accident de voiture, se retrouve seul au monde avec, en plus, la responsabilité de sa petite sœur. Il ne connaît rien d’autre que le Jura, ses us et ses coutumes et… le comté. En panne de finances, il décide de concourir au titre du meilleur comté de l’année. Et nous voilà partis dans une aventure qui tient du picaresque, avec cours de fabrique de comté au menu. Les paysages sont magnifiques, les comédiens, tous des non-professionnels pris sur le tas, totalement épatants de naturel, d’accent, et combien vrais ! Totone, diminutif d’Anthony, c’est Clément Faveau, aujourd’hui salarié dans un élevage de volailles et sur écran véritable boule d’énergie et de détermination. Maïwène Barthélémy, alors étudiante en BTS agricole, campe Marie-Lise, celle qui fera chavirer le cœur de Totone à la manière … jurassienne.
Un film naturaliste qui se déguste avec un plaisir sans mélange comme une belle tranche d’un comté issu des montagnes couvertes de fleurs de cette belle contrée française.