Alain Mabanckou publie Cette femme qui nous regarde chez Robert Laffont. Une missive émouvante adressée à Angela Davis.
D’abord, il y a ce visage sur un livre de la bibliothèque familiale. Ce regard intense qui scrute et observe. Puis le nom au-dessus de la photo, Angela Davis. Le tout jeune narrateur est obnubilé par cette couverture sans toutefois oser ouvrir le livre et découvrir son contenu. Il faudra attendre un heureux hasard – qui n’en semble pas un – pour qu’on lui conseille d’enfin lire l’autobiographie d’Angela Davis. Aussitôt, la révélation. Le parcours de la militante américaine bouleverse le jeune homme. Il s’associe aux multiples combats de cette femme pour les droits civiques. Il ressent souvent les mêmes émois depuis son Congo natal. Il trouve une voix qui parle de lui. Et qui lui ouvrira des perspectives optimistes.
La rencontre
Les années passent et le narrateur est devenu professeur à l’université de Los Angeles. La même université où a enseigné Angela Davis avant d’être congédiée. Là-bas, le narrateur s’interroge et interroge les étudiants sur le parcours et la pensée de la femme de combat. Jusqu’à l’événement inattendu, le retour d’Angela Davis à l’université pour participer à une conférence. Le moment est solennel et significatif. Dès lors, le narrateur compose une longue lettre à la militante afin de lui raconter son parcours mais aussi l’influence qu’elle a durablement eue tout au long de sa vie.
Alain Mabanckou se raconte à travers une figure importante des Etats-Unis. Une femme de conviction et de luttes que rien n’arrête pas même l’injustice ou encore les souffrances personnelles. Celles-ci font écho à l’existence du narrateur dont les doutes et questionnements sont multiples. S’installe ainsi un jeu de miroir quasi fraternel afin d’affronter ensemble les combats essentiels du siècle.
Alain Mabanckou, Cette femme qui nous regarde, Robert Laffont