Douze ans après une première exposition au Château d’Eau, Richard Pak est à nouveau invité par la galerie toulousaine. Le photographe nous convie à un étonnant voyage sur l’île Tristan de Cunha, l’une des plus inaccessibles au monde.
De loin, dans la brume, Tristan da Cunha a des airs de Stromboli, cône impressionnant posé sur l’océan, comme un songe sorti du néant. L’îlot volcanique, situé à 2700 km de l’Afrique du Sud et 3300 km du Brésil, n’est pas de ceux où l’on fait étape le temps d’un week-end. Il faut une bonne semaine sur de gros bateaux de pêche pour l’atteindre…et une météo suffisamment clémente pour y accoster. Richard Pak a tenté l’aventure et s’y est installé durant trois mois, entre 2016 et 2017.
Le temps nécessaire pour faire connaissance en douceur de quelque 260 habitants répartis sur moins de 100 km 2. On en découvre une poignée sur les cimaises de la galerie du Château d’Eau, délocalisée, durant d’importants travaux, jusqu’à la fin de 2025, dans l’ancien musée de l’Affiche. Ils sont pêcheurs ou éleveurs de moutons, affichent des visages rugueux mâtinés d’une certaine fierté. Des hommes, surtout, à peine adolescents ou marqués par les années, et puis une jeune blonde, bravache, ses deux enfants portés sur les hanches.
Les habitations semblent rudimentaires, faites de parpaings et de tôles ondulées. Le paysage est d’une rude beauté : lande verte battue par les vents, sombres rochers amoncelés dans un chaos impressionnant, océan gris toujours en embuscade. En seulement une trentaine d’images, Richard Pak nous raconte une histoire extraordinaire, digne des plus grandes épopées. Histoire à poursuivre avec un livre plein de souffle et de tendresse montrant de nombreuses autres images.
Exposition « La firme », de Richard Pak, jusqu’au 5 janvier 2025 à la galerie Le Château d’Eau (58, allées Charles de Fitte), Toulouse. Ouvert du mardi au dimanche de 11 h à 18 h. Tél.05 34 24 52 35.
Livre « La firme » (144 pages, 60 photographies, Atelier EXB, 45 euros).