Le Robot sauvage film d’animation de Chris Sanders
Le réalisateur américain Chris Sanders n’a que des succès à son catalogue. Et ce n’est pas son dernier opus qui va interrompre la série. Un vrai chef-d’œuvre d’animation !
La séquence liminaire nous plonge dans un ciel d’orage laissant présager qu’un accident aérien va se produire. Effectivement, un engin spatial s’écrase sur une petite île, ravageant au passage un nid d’oisons, parents inclus… Alors que tout semble consommé, un androïde se réinitialise. Il s’appelle ROZZUM 7134. Il appartient à une série mise au point par les Terriens et dont le seul but est d’accomplir les missions qui leur sont confiées. Un peu étourdi au milieu du nid défait, Roz (diminutif pour faire simple) essaie de recoller les coquilles d’œufs. En vain bien sûr. Mais au fond du nid, Roz en trouve un intact et même sur le point d’éclore. Ce qui ne tarde pas à se produire. Et voici notre robot tenant en main un minuscule oison. Ce dernier, et c’est bien connu, comme tous les bébés de son espèce, va prendre pour maman la première des choses qu’il voit. Ce sera donc Roz. Ignorant encore quel coup du sort vient de lui tomber dessus, Roz ne comprend pas et il faudra l’appui de tous les animaux de cette île pour que le robot comprenne ce qui le lie désormais au petit volatile. Un volatile auquel il va falloir tout apprendre. Aidé par le renard Escobar, qui ne rêvait que de le dévorer, Roz va prendre en main l’éducation de celui qui va s’appeler Joli Bec. Et il faut mettre les bouchées doubles car il est hors de question que Joli Bec loupe la prochaine migration.
Inspiré du livre éponyme de Peter Brown (2016), le scénario flirte, sans lourdeur aucune, avec des thèmes fondamentaux de notre temps : la différence, l’entraide, la violence aussi car ce film ne fait aucune économie quant à la chaîne alimentaire…, les nouvelles technologies, l’Intelligence artificielle et, fiction oblige (on l’espère !), l‘autodétermination des machines. Sur ce dernier point, et de manière optimiste, Roz est clairement victime d’un bug…
Plein de suspense et d’émotion, d’action et de rebondissements, sur une image d’une beauté à couper le souffle, ce film nous entraîne dans un univers simplissime, celui d’une petite île ignorée des humains mais peuplée d’animaux divers, du plus petit au plus imposant, qui nous joue, sans anthropomorphisme aucun, la Comédie humaine. Glissant au passage une constatation qui n’a rien de fictive, à savoir que, parfois, les instincts des animaux sont semblables à des programmes informatiques. Une suite est annoncée pour 2026 !
Vraiment un film pour tout public, peut-être à partir de 8 ans malgré tout.