Juliette au printemps un film de Blandine Lenoir
Les scénarios creusant les liens familiaux sont légion dans le cinéma. Tout est une question de regards, de sensibilité, de délicatesse, d’empathie ou bien de violence. Ou bien les deux, mais l’exercice est alors plus virtuose. Et pourtant le challenge est admirablement relevé ici avec le dernier opus de Blandine Lenoir.
Juliette (Izia Higelin) est en pleine dépression. On ne saura pas pourquoi… Elle va chercher refuge et réconfort dans sa famille, après de son père (Jean-Pierre Darroussin), un homme chez qui l’on sent une blessure définitive, une sœur volcanique (Sophie Guillemin) gérant comme elle peut sa maisonnée et une aventure extraconjugale haute en couleurs (dont il ne nous est pas caché grand-chose…), une mère (Noémie Lvovski) qui a quitté la maison familiale pour vivre un destin artistique de peintre au talent discutable tout comme le sujet choisi…, une grand-mère (Liliane Rovère) qui «semble » un peu partie ailleurs, tout un univers qui, finalement, ne va être d’aucun secours pour cette pauvre Juliette. D’autant que tous lui cachent le même secret…
Porté par une distribution d’une redoutable pertinence, le récit s’agrémente de détours vers le baroque avec cet amant qui se déguise en animal en peluche, ou encore ce voisin qui adopte un caneton et enfin ce chat qui ne fait que tomber de la gouttière dans des miaous redoutables. C’est bouleversant et parfois amusant, c’est d’une simplicité de ton qui fait mouche, une comédie des sentiments dans laquelle se croisent des thèmes tels que l’amour, la sexualité, le deuil, la maternité, sa place dans la famille, la dépression aussi. L’adaptation parfaitement réussie du roman graphique de Camille Jourdy intitulé : Juliette, les fantômes reviennent au printemps. Tout un programme !