Le festival fait vibrer le territoire albigeois chaque été. Pause Guitare sera de retour du 2 au 7 juillet 2024 avec une programmation plus que prometteuse. IAM, Simple Minds, Georgio, Josman… De quoi rassembler des publics éclectiques dans la ville rouge.
La scène albigeoise de Pratgraussals va voir défiler de grands noms. Pause Guitare Sud de France promet en effet de signer une édition 2024 mémorable. Du 2 au 7 juillet prochains, le festival fera son retour annuel avec une programmation exceptionnelle. Tel un pont entre les générations, l’évènement réunira notamment des rockeurs internationaux plus que bien installés et des artistes de la nouvelle vague française suivis de très près par les jeunes festivaliers. Une combinaison qui s’annonce payante.
Des monuments de la musique
Trêve de suspense, l’une des plus grosses têtes d’affiche n’est autre qu’Alice Cooper. Avec une carrière de plus de cinq décennies, le père du shock rock n’en n’a pas fini avec la scène. Quid de Simple Minds, groupe de rock iconique des années 80, et ses 600 millions d’albums vendus. Tout aussi iconique en France, mais dans un autre genre : IAM. Les paroles engagées des Marseillais résonneront tout aussi fort avec l’actualité, si ce n’est plus, en 2024.
Une large palette de groupes
Ces groupes-ci sont sans doute un petit peu plus récents mais créent tout autant l’évènement : Archive, Louise Attaque et Dionysos. Après une pause d’une dizaine d’années, Gossip fait également son grand retour. L’occasion d’entendre « Heavy Cross » en live, ce qui n’est pas rien. Le trio du Sud de la France formé en 2004 Chinese Man viendra aussi faire entendre ses titres fortement inspirés du rap. Dernier groupe attendu, Deluxe et son électro-pop frenchy.
Cocorico : Calogero, Julien Granel, Tiakola…
Il est maintenant temps d’évoquer les artistes français en solo. La chanson et la pop françaises seront notamment très bien représentées. Calogero – il n’y a plus besoin de le présenter – sera de la partie. La nouvelle génération viendra aussi prendre le micro. Hoshi, Pomme et Julien Granel sont effectivement des invités à ne surtout pas sous-estimer. Côté rap, la foule pourra scander les textes de Georgio, Josman et Tiakola. La crème de la crème dans chaque genre musical.
> 5 questions à Marine Peyroux, directrice administrative du festival Pause Guitare
Culture 31 : L’édition 2023 de Pause Guitare sud de France a été marquée par l’annulation d’une journée de festival pour cause d’orage, mais aussi par le concert évènement d’Indochine. Quel regard portez-vous sur cette dernière édition ?
Marine Peyroux : C’était quand même assez incroyable. Indochine, c’est l’un des plus gros groupes nationaux qu’on a accueilli. On a été complets en même pas un mois. Les réactions ont été juste incroyables. En plus il n’y avait pas qu’Indochine lors de cette soirée, il y avait aussi Cali, qui a vraiment mis le feu juste avant l’entrée d’Indochine. Donc c’était vraiment une soirée assez rare dans l’histoire de Pause Guitare. On en a vécu plein, mais celle-là était un stade encore au-dessus. Même le mercredi, la soirée d’ouverture avec Queens of the Stone Age et Shaka Ponk montrait déjà ce qu’on allait pouvoir vivre pendant les 5 jours. On était assez fiers.
Après, bien sûr, il y a eu l’orage, qu’on va vite essayer d’oublier. Ça a été compliqué pour tout le monde de le gérer mais on a quand même bien anticipé. On est contents car il y aurait pu y avoir des dégâts si on n’avait pas pris cette décision d’annuler. On regrette de ne pas avoir vu Polnareff, Ibrahim Maalouf et Deluxe mais il fallait vraiment qu’on fasse ce choix vu ce qu’il est tombé à 23h. On aurait beaucoup regretté sinon.
Donc globalement, c’est vraiment une édition qui reste dans les esprits. Avec Indochine et pas mal d’autres artistes. Lomepal, Bigflo et Oli, Adé qui avait malgré tout commencé le vendredi soir… Puis Shaka Ponk qui est sur une tournée de fin et donc donne tout sur les derniers concerts. On a perdu des sous en 2023 mais cette édition restera gravée dans les esprits de beaucoup de gens. Sur nos réseaux sociaux, on a publié un petit live d’Indochine et ça a donné envie d’y être encore, de se remémorer tout ça, tous ces bons moments.
Cette année, vous avez une nouvelle fois dévoilé de très grosses têtes d’affiche. Le rock anglophone aura notamment sa place sur la scène de Pratgraussals avec Alice Cooper, Simple Minds ou encore Gossip. Comment se sont déroulés les échanges avec leurs équipes en coulisse ?
Ça prend aussi place grâce à l’historique du festival. Pause Guitare en est à sa 28ème édition. C’est un lien fort avec les boîtes de production depuis des années. Par exemple, celle d’Alice Cooper, c’est une boîte de production avec laquelle on bosse depuis très longtemps. L’année dernière, on avait fait Billy Gibbons avec eux, l’année encore avant on avait fait Gojira… Tous les ans, on essaye de proposer un de leurs artistes. Pas parce que c’est cette boîte de production là, mais parce qu’ils ont vraiment des gros artistes internationaux et cette fidélité avec eux nous permet toujours d’en recevoir de cette envergure et de cette ampleur. Mais on essaye de rajouter une touche rap aussi, comme avec Tiakola et Josman, pour aller chercher de nouveaux publics.
Il y aura aussi IAM côté rap, qui est plus qu’installé. Globalement, la scène francophone sera aussi largement au rendez-vous. On retrouvera Louise Attaque, Calogero, Hoshi et bien d’autres. Établir une nouvelle programmation, c’est chercher le juste milieu entre artistes internationaux et hexagonaux, mais aussi entre têtes d’affiche et scène émergente ?
En tous cas, c’est tout le travail qu’on fait quand on crée une programmation. Notre festival est familial et intergénérationnel. Il y en a toujours eu pour les plus jeunes comme pour les plus anciens. Il y a toujours eu du rock international, de la variété et des artistes un peu moins repérés mais qui sont très agréables à découvrir en live. Sur 4 jours – et on parle vraiment que de la grande scène, parce que Pause Guitare c’est 10 scènes en tout – on essaye toujours de mélanger les esthétiques, de faire en sorte que les soirées soient très éclectiques, pour répondre à la demande de chaque type de public. Donc c’est un vrai mélange à l’intérieur des soirées.
On peut avoir un Calogero en même temps qu’un Tiakola. Donc on sait très bien que ça ne va pas être le même public. Mais c’est aussi ce qui nourrit le festival. C’est vraiment la rencontre de ces différents publics, de différents types d’artistes. Parce que le public de Tiakola va être très surpris du concert de Calogero, et à l’inverse, le public de Calogero va être très surpris du concert de Tiakola. Ça permet toujours à notre public de découvrir autre chose que ce qu’il aime écouter au quotidien.
Avec de tels noms annoncés, pensez-vous pouvoir battre un record de fréquentation en 2024 ?
Malheureusement, on ne peut pas le savoir. Notre record de fréquentation, c’était en 2019. On avait atteint près de 90.000 festivaliers. Depuis, le covid est passé par là et le public a vraiment changé de comportement en terme d’achat. Auparavant, avant Noël, il y avait déjà énormément de places qui étaient vendues. Aujourd’hui, le public ne se projette pas autant, en tous cas pas autant à l’avance. Donc on peut moins parier sur une soirée qui va finir complète. Maintenant, c’est vraiment compliqué. Il se trouve aussi qu’aujourd’hui il y a énormément de concurrence. Beaucoup de festivals municipaux se créent autour de nous. Il y a aussi les gros festivals qui sont rachetés par des grands groupes. Nous, on essaye vraiment de rester indépendants, de se démarquer, de faire en sorte que Pause Guitare sorte du lot. C’est aussi pour ça qu’on essaye toujours de proposer une programmation très éclectique.
C’est vrai qu’avant on pouvait être un peu plus rassurés. Aux mois de février-mars on pouvait facilement avoir la tendance, alors qu’aujourd’hui on est obligés d’attendre jusqu’au bout pour savoir si la billetterie va être bonne ou pas. Hormis quand on fait des gros coups comme Indochine. Mais Indochine a quand même une énorme fanbase que plein d’autres groupes n’ont pas. Et puis l’année dernière, Indochine ne faisait que six dates en festivals et on a eu la chance d’en faire partie. Là, les indicateurs sont un peu plus complexes mais on va croiser les doigts jusqu’au bout.
Outre la programmation et la fréquentation, depuis plusieurs années, vous travaillez à réduire l’empreinte carbone du festival. Y aura-t-il des nouveautés de ce côté-là cette année ?
Tout à fait. Déjà, effectivement, ça fait de nombreuses années que l’on fait attention à tout ça. En terme de transport, on est vraiment avancé par rapport à de nombreux festivals. D’abord, on favorise le covoiturage. On a des navettes qui desservent 35 villes du département du Tarn, mais aussi Toulouse, Montauban et Rodez. Des navettes à 2 euros l’aller et 2 euros le retour, qui permettent de faire venir les gens de leur domicile au festival directement. On est aussi en questionnement sur des tarifs spéciaux pour le train avec la SNCF. À côté, on a des parkings à vélos et à motos. Sur l’aspect transport, on commence vraiment à être bien en place.
Cette année, on va beaucoup se concentrer sur la partie énergie et ressources. Parce qu’on loue énormément de groupes électrogènes sur le festival. Et là, on va bénéficier de l’installation d’un transformateur, ce qui va nous permettre de réduire les coûts en terme d’électricité. On se renseigne aussi sur des groupes électrogènes à l’hydrogène. On est vraiment partis pour développer encore plus la partie ressources/énergie. Côté circularité, toutes les impressions sont faites sur papier labellisé Imprim’Vert, on utilise des ecocup, des toilettes sèches… Il y a plein de choses qui sont faites.
Tout ce qui est alimentation, on le traite depuis très longtemps en travaillant avec des producteurs locaux. Encore une fois, on essaye au maximum de travailler en circuit-court. On diversifie aussi l’offre de restauration avec la partie végétarienne et on évite l’huile de palme, etc. On fait aussi un gros travail sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en milieu festif. Donc on a un stand de prévention sur le festival et on a écrit un protocole interne pour pouvoir traiter le plus rapidement possible les soucis qu’il peut y avoir dans l’enceinte du festival. Toute l’équipe est formée à tout ça. Cette partie rentre aussi dans les actions écoresponsables. Et on ne va pas arrêter de développer des actions en ce sens de si tôt.