Double foyer, un film de Claire Vassé
Après être passée côté critique de cinéma, Claire Vassé développe une intense activité de romancière. Mais cela ne suffit pas a priori et la voici donc avec une nouvelle casquette, et pas n’importe laquelle, celle de réalisatrice de cinéma. Un challenge énorme dont elle doit mesurer l’ampleur ayant œuvré de longues années à critiquer le métier.
C’est à Toulouse qu’elle a planté sa caméra, question de lumières, de couleurs. On la comprend aisément. C’est donc dans la Ville rose que nous croisons les pas d’un couple peu ordinaire. Lili et Simon s’aiment d’un amour aussi tendre que partagé qui a donné naissance à un petit garçon, Abel. Mais voilà, ce couple d’amoureux a décidé… de ne pas vivre ensembles ! Chacun sa bulle, Abel se transformant en essuie-glace entre les deux domiciles, sans dégâts aucuns en apparence. Lili est locataire d’un appartement dont son papa (Michel Jonasz) est propriétaire. Ce dernier venant à décéder, un grain de sable va se glisser dans le merveilleux rouage qui rythmait la vie de nos deux tourtereaux. Claire Vassé analyse avec tendresse la réalité d’une vie de couple. Doit-on vivre ensembles toute la journée, ou non ? Remettant en cause la géographie multimillénaire de cette relation, la réalisatrice interpelle avec humour et gravité des codes sociétaux qui semblent aujourd’hui, réseaux sociaux à la clé, en passe de se trouver atomisés. Chacun dans son répertoire, Emilie Dequenne, secrète et distante Lili, Max Boublil, concentré d’empathie et de gentillesse, les deux comédiens font palpiter ce premier long d’une débordante sympathie.