Comme un prince, un film d’Ali Marhyar
Ali Marhyar, acteur déjà bien reconnu par la profession, a plusieurs passions : l’Histoire et ses monuments, principalement les châteaux, et… la boxe. Il aurait rêvé faire une carrière dans le noble art. Nous le découvrons ici réalisateur. Un premier long est souvent synonyme de credo personnel. Celui-ci ne faillit pas à cette règle bien compréhensible et très intéressante pour le cinéphile.
Nous voilà donc plongés dans l’équipe de France de boxe à la veille des JO. Souleyman est l’une de stars de la discipline. Mais voilà, le destin en a décidé autrement. Suite à une bagarre dans un bar, Souleyman se retrouve la main en lambeau et exclu de l’équipe. Pire, il a blessé son adversaire et est donc condamné à 400h de TIG (travaux d’intérêt général). Direction les râteaux des jardins de Chambord. Pour d’autres raisons, Mélissa, errant de foyers en foyers, est en insertion dans l’équipe des jardiniers du prestigieux château. Rapidement Souleyman décèle dans cette boule de vivacité mais aussi de violence, un authentique talent de boxeuse. Se transformant alors en coach, il va lui transmettre son savoir. Bienvenu dans la demeure royale de François 1er qu’il honora de sa présence quelques jours seulement ! Tourné in situ bien sûr, ce film est une véritable visite guidée de l’un des plus beaux châteaux de la Loire. Au-delà de ce cadre exceptionnel, Ali Marhyar nous livre un film sur la transmission. Avec une sincérité désarmante et sans grands artifices, le scénario creuse ce sillon aussi délicatement que profondément. Et puis, quel bonheur de retrouver Ahmed Sylla, Souleyman d’une justesse de ton aussi subtile qu’éblouissante dans un rôle qui pouvait prêter à la caricature. A ses côtés, la jeune Mallory Wanecque met toute son énergie à composer une Mélissa ardente et pugnace. Sans oublier Julia Piaton, parfaite en directrice de l’événementiel. Un joli film en quelque sorte.