Marie-Hélène Lafon publie Cézanne aux éditions Flammarion. Un essai qui raconte Cézanne d’un point de vue original.
Il existe de nombreux essais ou biographies concernant la vie et l’œuvre de Cézanne. Alors à quoi bon un énième texte ? Pour – au moins – cette bonne raison : le regard acéré et pertinent de Marie-Hélène Lafon, car quiconque connaît l’écriture et le style de l’auteur sait d’emblée que le portrait se dotera d’une aura particulière.
Bienvenue chez Cézanne
On entre dans la vie de l’artiste en ayant des points de vue multiples. Celui de la mère, du docteur Gachet mais aussi celui du monsieur Cézanne, le père. Chacun raconte sa relation au peintre. Le père aurait souhaité le voir prendre une autre voie professionnelle. Il est son seul fils. La mère, elle, le protègera sans cesse. Mais on entend aussi la voix de personnages secondaires comme celle du jardinier Vallier. Témoignage de pudeur et de douceur. Au fil des pages, Cézanne prend de l’ampleur, de l’envergure. On y évoque sa femme et son fils, ses sœurs mais aussi ses amitiés artistiques avec Zola et Flaubert, par exemple.
Marie-Hélène Lafon ne tombe pas dans la tentation de la longue fresque élogieuse. Le récit est certes court mais on ne reste pas sur sa fin. Comme si toutes les fioritures avaient été élégamment ôtées pour offrir au lecteur l’essence même de l’artiste.