Le Garçon et le Héron, film d’animation d’Hayao Miyazaki
Il y a 10 ans, le cinéaste japonais annonçait sa retraite, au grand dam de ses millions d’admirateurs. En fait il n’en fut rien et le voilà nous livrant l’un de ses plus grands films. Testamentaire ? Peut-être…
L’action se déroule à Tokyo, du moins dans la scène liminaire, durant la Seconde Guerre mondiale. La maman de Mahito est soignée dans un hôpital (toute ressemblance est bien sûr exacte). Or ce dernier est en flamme. A la fin de cette triste nuit, le papa de Mahito l’emmène chez la sœur de la défunte qui de facto devient sa seconde maman. Elle habite une magnifique résidence entourée d’un parc qui ne l’est pas moins. C’est là que le jeune garçon va basculer dans un autre monde. En effet, un héron le surveille de près. Un beau jour, l’animal dévoile en son bec un gnome qui va prendre l’adolescent en charge pour lui faire pénétrer un tunnel secret au bout duquel il pourra revoir sa mère. Mahito n’hésite pas et emprunte ce mystérieux couloir du temps. La suite est une aventure autant métaphysique que spirituelle dans laquelle Mahito accomplira son travail de deuil mais aussi son passage à l’âge adulte. Il va croiser des créatures fantastiques (déjà le héron …) mais aussi un roi-perruche, redoutable généralissime d’une armée de volatiles sanguinaires, des enfants à naître qui s’envolent le moment venu, des kamis protecteurs, un vieux sage en mal de transmission. Et bien d’autres choses !
De l’action certes, de l’émotion, n’en parlons même pas tant elle transpire de chaque plan, une imagination foisonnante et, surtout, une magnificence de couleurs, de décors et de lumières qui vous aveugle de plaisir. Un film fascinant aux multiples interprétations, complexe parfois, mais dans lequel il faut se laisser glisser sans retenue afin d’en respirer simplement le génie.