Capucine Ruat publie L’éditeur aux éditions Phébus. Un hommage poignant et subtil à l’éditeur Jean-Marc Roberts. L’auteur sera présente à la Foire du livre de Brive du 10 ou 12 novembre. Une rencontre exceptionnelle sera organisée le samedi 11 novembre à 16h30 entre Capucine Ruat et Irène Frain avec pour thème L’atelier du roman.
Capucine Ruat © Marie Liesse
Créateur de la célèbre couverture bleue d’abord chez Fayard puis chez Stock – et dont le catalogue prestigieux ferait plus d’un envieux – qui est Jean-Marc Roberts ? Un éditeur intrépide et au regard franc. Un éditeur au service de la littérature et notamment de l’avant-garde. Prêt à prendre des risques et à faire preuve d’audace. La liste d’auteurs qu’il suivra et accompagnera est vertigineuse. Parmi eux, Annie Ernaux, Philippe Claudel, Brigitte Giraud, Jean-Louis Fournier et tant d’autres. Il sera également celui qui publiera L’inceste de Christine Angot, là où d’autres renonceront.
Mais, au-delà de l’impression CV de l’éditeur, Capucine Ruat raconte l’homme derrière tous ces succès – ou parfois insuccès. Un homme instinctif et présent pour ses auteurs. Père, confident, protecteur, l’éditeur revêt tous les rôles de noblesse pour encourager les siens. Il connaît bien les auteurs. Il en est un lui aussi. Publié dès l’âge de 17 ans, il construira un empire avec ses mots et ceux des autres.
L’envers du décor
Le portrait tout en finesse de ce fougueux éditeur de Saint-Germain-des-Prés nous raconte aussi le monde de l’édition. Des premiers émois lors de la découverte d’un texte, aux grandes célébrations. Des déceptions, aux éternels recommencements. Car il s’agit de ne jamais baisser les bras, de croire, faire et refaire. Capucine Ruat nous embarque dans chaque étape de la création d’un livre, d’un univers. Rien n’est laissé au hasard ou passé sous silence. L’édition est comme le quotidien, plein d’imprévus, de rebondissements, de joies. Il faut aussi s’adapter à l’époque et aux chamboulements divers. En cela, Jean-Marc Roberts avait du flair sans pour autant renoncer à ses convictions.
Capucine Ruat réussit un double pari : celui de rendre un hommage passionnant à un homme non moins passionnant et d’ouvrir les portes du monde de l’édition comme rarement auparavant. Un mélange de franchise et de douceur irrésistible !
Un hommage pluriel
En parallèle à la publication de L’Editeur, vient de paraître chez Albin Michel « Je vous ai lu cette nuit ». 27 témoignages d’auteurs – parmi lesquels Nina Bouraoui, Luc Lang, Simotta Greggio, Erik Orsenna, Liliane Rodde, etc. – qui ont connu Jean-Marc Roberts, avec lequel ils ont collaboré. Des rencontres pour une vie avec parfois des absences, des silences, mais toujours un profond respect. Chacun des écrivains convoqués racontent une anecdote, une soirée festive, des échanges intenses, ou encore des coups de fil intimes. Tous se rappellent d’un homme qui va de l’avant, portant ses projets jusqu’au bout. Les hommages s’entremêlent savamment et dresse au gré des chapitres le portrait-robot d’un homme aux multiples facettes qui aura marqué la littérature contemporaine.
