Bernadette, un film de Léa Domenach
Pour son premier long métrage, Léa Domenach s’attache à un personnage très célèbre ayant tenu une place certainement plus importante qu’il n’y parait dans la vie politique française de 1995 à 2007 : Bernadette Chirac. Première dame de France auprès de son époux Président, elle a laissé une image de sévérité et d’orgueil liée certainement à son éducation. Issue d’une famille aux titres nobiliaires impressionnants, les Chodron de Courcel côté paternel et les de Brondeau d’Urtières côté maternel. Une éducation qui lui interdisait toute proximité physique par « hygiène sociale » comme elle le souligne dans le film… Cela dit elle fut une véritable femme politique.
Le film se veut une comédie et démarre ainsi avec un chœur nous prévenant en substance que si tout n’est pas faux, rien n’est totalement vrai. Ce qu’il y a d’authentique par contre, ce sont les personnages. De Jacques Chirac (Michel Vuillermoz en mode bande dessinée) à Dominique de Villepin, de Nicolas Sarkozy (Laurent Stocker…) à Bernard Niquet, le conseiller en image (Denis Podalydès, excellent bien sûr), en passant par Sara Giraudeau (Claude Chirac), Artus (David Douillet ???), etc. Ils sont tous épinglés dans cette caricature de la royauté française new style. Et il n’est pas très sûr que les intéressés soient enchantés, tant la moulinette est sans pitié. Et puis il y a Catherine Deneuve. La réalisatrice ne pouvait concevoir ce film sans sa participation. Et, de fait, qui d’autre aujourd’hui pourrait ainsi « incarner » Bernadette Chirac à l’écran avec la sublime distance qui a toujours été l’apanage de cette immense comédienne ?
Si ce premier long porte fatalement les stigmates de débuts parfois hésitants (montage en particulier, dialogues style punch line), il n’en demeure pas moins une satire débridée des mœurs politiques de notre temps. Mieux vaut en rire ? Pas sûr !