L’Envol des pionniers. C’est au cœur de la Piste des Géants, alliant mémoire et culture sur l’ancienne piste d’Air France à Montaudran, que ce nouveau lieu de mémoire remettra en pleine lumière l’aventure extraordinaire des pionniers de l’Aéropostale. Cette véritable épopée humaine dont Toulouse fut le théâtre.
Jean Baptiste Desbois, Directeur général de L’Envol des Pionniers – Pierre Elzéar Latécoère, Arrière Petit Fils de Pierre Georges Latécoère et Président de la Fondation Latécoère – Véronique Hallard, Muséographe de L’Envol des Pionniers – Fabrice Cruz, Chef d’escale de L’Envol des Pionniers – Mélanie Prince, Animatrice de L’Envol des Pionniers – Lara Hue, assistante muséographe de L’Envol des Pionniers – Christophe Chaffardon Directeur Education, Sciences et Culture de L’Envol des Pionniers
Une nouvelle exposition qui a débuté ce 17 décembre dernier intitulée “Pierre-Georges Latécoère, l’avenir a des ailes”. Elle s’achèvera en décembre 2024. Ainsi, Pierre Georges Latécoère, l’initiateur de la grande histoire de l’aviation, un des pionniers de l’aéronautique, «revient» grâce à cette nouvelle exposition temporaire sur le site de Montaudran, à Toulouse, qu’il a créé il y a plus de 100 ans…L’expo fut inaugurée en présence de son arrière-petit-fils Pierre-Elzéar, président actuel de la Fondation Latécoère créée il y a une vingtaine d’années par sa grand-mère.
Exposition interactive qui, par l’intermédiaire de mises en scène et de reconstitutions, impressionnantes, de tableaux didactiques et maquettes passionnants, affiches, dévoile aux visiteurs le parcours de Pierre- Georges Latécoère , cet entrepreneur, véritable visionnaire des années 1920. Il faudra s’attarder, prendre son temps pour profiter pleinement de la masse d’infos offertes et s’imprégner de ce que furent ces premiers vols inouïs.
Et tout ça, au départ, pour des courriers. En effet, alors qu’aucun avion n’était encore capable de le réaliser, des hommes se sont fixés le défi de traverser un désert, un océan, puis la deuxième plus haute chaîne de montagne du monde, afin de livrer plus vite le courrier. Il a donc fallu ouvrir « La Ligne » en relevant des défis humains et techniques considérables.
« Je crois avoir trouvé le secret de l’aile de l’oiseau… » Louis Breguet.
Mais tout cela avait un autre point de départ, un certain Breguet XIV. Cet avion dit de victoire due au brillant ingénieur et inventeur Louis Breguet, arrive sur le front en septembre 1917 et sera décisionnaire dans le chemin vers la victoire. Il sera aussi le point de départ de sa reconversion civile, l’agent abolitionniste des distances au XXè siècle. De 1918 à 1928, 2800 Breguet XIV seront fabriqués un peu partout en Europe puis dans le monde. C’est un certain capitaine Daurat qui, à peine démobilisé, transportera sur un XIV, le 1er septembre 1919, le premier sac de courrier à Malaga. S’ouvre ainsi la voie au rêve de Pierre-Georges Latécoère, celui d’une ligne aérienne France-Afrique-Amérique du Sud et ce, à partir de Toulouse. La fameuse Ligne.
Retour sur un peu d’histoire décisive : De sa société de fabrication de wagons de bois, Pierre-Georges Latécoère va passer à celle de construction aéronautique, la première entreprise dans ce domaine installée dans la région. Il répond alors à une exigence du Ministère de la Guerre, celle de construire des avions utilisés pour faire la guerre. Ce sont les débuts de l’Armée de l’Air (si l’on peut dire !).
Accompagné du pilote René Cornemont, il sera du vol Montaudran-Barcelone, sur un Salsom 2A2, le tout premier vol de reconnaissance des Lignes Aériennes Latécoère, le 25 décembre 1918. Viendra la ligne Toulouse-Rabat, la première liaison entre l’Europe et l’Afrique. Ainsi, en suivant la côte Ouest de l’Afrique, se développent les Lignes Aériennes. Quand l’Océan Atlantique sera franchi et l’Amérique du Sud atteinte, ce sera devenue la “Compagnie générale Aéropostale “. Air France se profile alors.
Une aventure humaine, où collaboration, entraide, persévérance, organisation et fraternité étaient les caractéristiques essentielles pour y participer. Extraordinaire période que l’expo L’Envol des pionniers retrace avec brio et créativité d’un bout à l’autre. Et l’on comprend d’autant mieux pourquoi elle va occuper les lieux sur une période longue de deux ans. C’est un énorme travail d’exposition.
Parmi ces pionniers, on se souviendra des hommes qui sont entrés dans la légende : Latécoère, Bouilloux-Lafont, Daurat, Saint-Exupéry, Mermoz, Guillaumet et leurs camarades. C’est grâce à ces hommes que le premier avion jamais construit à Toulouse, le Salmson 2A2, a été conçu et a décollé depuis la piste qui fait face au musée. Cette exposition vous donnera sûrement envie d’en savoir plus sur tous les pionniers de tous ces premiers vols transatlantiques qui ont sillonné le ciel dans les premières années du XXè siècle. Pierre-Georges Latécoère marquant davantage les esprits car étant au premier chef, un concepteur ingénieur.
Si les visiteurs sont conviés à retrouver les débuts de l’aéronautique, et bien “saisir“ qu’on n’est pas arrivé tout de suite à l’Airbus 380, ils le sont aussi à imaginer l’avion du futur avec les pionniers de l’aviation d’aujourd’hui, que ce soit le design de l’oiseau du futur ou ses muscles, à savoir son mode de propulsion car, jusqu’à quand le kérosène ?? Ils auront bien sûr en tête la maxime de Pierre-Georges Latécoère avant qu’il ne construise plus de vingt prototypes et modèle d’avions et hydravions avec l’ensemble de ses collaborateurs capables de relever chaque défi successif du projet de “la Ligne“ : « J’ai refait tous les calculs, ils confirment l’opinion des spécialistes : le projet est irréalisable. Il ne nous reste qu’une chose à faire : le réaliser ! » On peut supposer que l’homme aurait été fasciné de pouvoir converser avec un Léonard de Vinci, un Benjamin Franklin et évidemment avec Elon Musk, cet autre génie actuel.