Pour un peu plus d’un mois, cinq artistes marocains s’installent dans la Galerie de la librairie Ombres Blanches, rue Mirepoix et illuminent la grisaille hivernale toulousaine.
Cette initiative tout à fait intéressante est due à la complicité d’un duo d’amateurs d’art : Alexandre Pajon qui a été directeur de l’Institut français de Tanger et Olivier Conil, directeur de la Galerie Conil à Tanger qui fête ses dix ans.
Cinq artistes, tous différents, mais qui se font remarquer par le caractère poétique de leur travail. S’ils sont pour la plupart autodidactes et issus de la région d’Essaouira, l’ancienne et magnifique Mogador, leurs œuvres s’imposent par la force de leur présence.
Ben Ali, cet ancien pêcheur, nous invite à découvrir des créations oniriques, souvent fantastiques. Baba Oum crée un bestiaire étrange à la limite de l’art naïf, comme un Douanier Rousseau enfantin…
Seule femme, Aïcha Aboutaleb projette ses rêveries ou ses transes à la manière d’un Jackson Pollock et de ses drippings sur des toiles lumineuses. Cette filiation, nous la retrouvons dans les œuvres de Saïd Ouarzaz, peut-être le plus passionnant de ce quintette inspiré. Souvent de vastes dimensions, ses peintures nous conduisent vers des univers oniriques dans lesquels il faut s’immerger, se fondre…pour découvrir des figures familières mi-homme, mi monstre, sorte de djinns dionysiaques. Ici, le geste est premier, ample, parfois même vertigineux.
Mais le plus étrange est sans conteste Ali Maimoun qui fut berger, dont l’art tribal s’apparente et puise ses racines dans les mondes africains et berbères. Ses créatures hallucinées, hallucinantes pourraient presque nous engloutir…
Une exposition à découvrir et à déguster avec volupté et sans modération.
Des mains singulières
Cinq artistes du Maroc des marges
Du 19 janvier au 25 février
Galerie et librairie Ombres Blanches, rue Mirepoix