Andreï Makine publie L’ancien calendrier d’un amour aux Editions Grasset et raconte – à travers son personnage principal – les grands événements de l’histoire.
Valdas Bataeff est un jeune homme lorsque l’histoire débute. Sa vie est balancée entre frivolités et insouciance. Celle de sa belle-mère Léra et de sa cohorte d’amis qui, à l’Alizé, aiment rire et rejouer des pièces loufoques. Valdas observe ce théâtre d’adultes où les apparences badines cachent des secrets plus obscurs. A commencer par Léra qui entretient – alors que le père de Valdas, grand avocat, s’absente souvent – une relation avec un homme plus jeune. Puis, s’immisce aussi l’histoire du Tsar, Nicolas II, qui est raillé par les adultes. L’histoire collective semble être sur le point de basculer. Mais Valdas a d’abord sa propre histoire à vivre.
Le calendrier d’un amour
Lassé des hypocrisies adultes, Valdas sort à la nuit tombée. Il aime le calme et le bruit de la mer proche. Un soir, il entend des bruits suspects. La police est aux trousses de contrebandiers. Soudain, une masse tombe sur Valdas et l’empêche de parler. Passé la stupéfaction, Valdas est envoûté par le corps de la jeune femme qui l’interdit de bouger. Elle est avec les contrebandiers. Sitôt le danger écarté, elle s’enfuit laissant Valdas dans un nuage. La vie de Valdas vient dès lors de commencer. Lui aussi aura ses secrets, lui aussi aura son parcourt à suivre.
Ce roman concis et hypnotique suit Valdas de ses premiers émois à ses premiers fracas, ceux de la déception, de l’abandon et pire encore de la guerre. Valdas s’engage dans la première guerre mondiale. Comme tous, il pensait s’engager pour une guerre éclair. Il restera pourtant dans le chaos de nombreuses années. Par coïncidence – ou destin ? – il croisera ou recroisera des êtres qui le feront évoluer. Comme la jeune contrebandière.
Andreï Makine signe un livre magnétique et dense. Même si les événements s’enchaînent et se déroulent sur de nombreuses années, il est impossible de lâcher ce roman. Valdas devenant de plus en plus intéressant et attachant. A travers lui, ses doutes et ses espérances, on traverse un siècle de noirceur et de combats. Toutefois, et c’est là le brio de l’auteur, au terme de la lecture ne subsiste que la force d’un amour manqué mais d’un amour qui aura permis à un homme de se révéler.
Andreï Makine, L’ancien calendrier d’un amour, Grasset, 198 p.