Sur Pavol Breslik le 16 janvier, Emiliano Gonzales Toro le 25 janvier et Matthias Goerne le 1er Mars, voir leurs programmes ici même. Ne pas oublier Les Sacqueboutiers le 28 janvier.
Si l’on vous dit, Ramon Vargas, Violeta Urmana, trop tard, c’est passé. Arrivent Pavol Breslik, Matthias Goerne, Nina Stemme, et Stéphane Degout. Vous peinerez à croire qu’ils seront seuls, accompagnés au piano, devant vous pour interpréter un programme de mélodies, lieder et arias qu’ils ont décidé de vous offrir, ici même sur la scène du Théâtre du Capitole. Quel panel, n’est-ce pas ?
Pour chacun, nous avons maintenant le détail de leur programme et même, leur pianiste accompagnateur. Un seul d’entre eux n’a pas encore chanté sur notre scène, le ténor slovaque Pavol Breslik. On peut se douter qu’après son récital, ce sera chose faite dans un ouvrage à venir qui lui conviendra au mieux. Un Lenski dans un Eugène Oneguine lui irait sûrement très bien……
Avec le pianiste écossais Malcolm Martineau, ils explorent les plus grands lieder de Schubert (dont le fascinant Roi des Aulnes) et les mélodies de Liszt sur des poèmes de Victor Hugo. L’artiste slovaque a également à cœur d’exprimer l’âme de ses origines, avec les touchantes Mélodies tziganes de Dvořák mais aussi des pièces subtilement ciselées de Mikuláš Schneider-Trnavský, compositeur slovaque du XXe siècle trop méconnu, que son digne compatriote nous fera découvrir.
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Violeta Urmana nous avait un brin “scotché“ en Clytemnestre dans ce fulgurant Elektra. Sa large tessiture lui permet des rôles pour soprano dramatique mais aussi mezzo-soprano et un éventail plus large pour ce qu’il en est des lieder et mélodies. Trop tard, c’est passé. Dans Elektra, elle subissait un sort funeste sous la hache d’Oreste, en l’occurrence Matthias Goerne, un habitué ou presque du Théâtre du Capitole, et qui, en retour, a un public qui l’affectionne particulièrement. Amfortas, dans ce Parsifal, nous a conquis il y a peu, le roi Marke fera de même dans le Tristan et Isolde au mois de mars prochain. Deux jours avant la première de ce Tristan, Matthias Goerne et Alexander Schmalz, son complice au piano, approfondiront l’univers crépusculaire de Wagner et de ses héritiers. Et d’abord les fascinants Wesendonck-Lieder de Wagner, véritables études pour Tristan, mais aussi Richard Strauss et son exact contemporain Hans Pfitzner, injustement moins connu en France. Un répertoire transcendé par les ressources expressives infinies du grand baryton.
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Quant à Stéphane Degout, il fut, il est toujours dans les mémoires, le Wozzeck. Le baryton français peut venir et revenir tous les ans. L’homme est captivant. On est content pour lui, même si cela n’était pas au Capitole mais, après cette magnifique prise de rôle ici dans cet opéra de Berg, il renouvèle le même type d’exploit quatre mois après dans le rôle de Nilakantha dans le Lakmé de Delibes à Madrid. On ne résiste pas au plaisir de citer pour lui : « D’une aisance souveraine et d’un charisme dévastateur, son personnage suscite de bout en bout en bout l’émerveillement. » Son phrasé impeccable, le timbre, la déclamation, c’est l’interprète privilégié de ce type de récital. En ce moment, rediffusion de son Chant de la Terre de Gustav Mahler de juillet 2020 à la Basilique Saint-Denis : un enchantement.
Pour quiconque qui chérit l’art du chant dans l’opéra, le nom de Nina Stemme n’est pas inconnu. Et pour les adeptes des ouvrages de Wagner, et Richard Strauss, et Puccini……encore moins. Voilà une chanteuse qui n’a jamais franchi les portes du Théâtre du Capitole. Ce sera chose faite le dimanche 5 mars à 16h. Il y a un début à tout. Toutes les qualités que l’on retrouve dans ses interprétations d’ouvrages constituant un vaste répertoire sont mises aussi au service du lied comme de la mélodie. Mais, peut-être, voudra-t-elle nous gratifier de quelques arias d’opéras pour nous faire regretter un peu plus que Toulouse ne soit pas pour un soir Bayreuth ? On est quand même preneur.
Les amateurs seront au rendez-vous, tout comme ils seront aussi présents pour soutenir la “nouvelle vague“ avec les Midis du Capitole au Théâtre du Capitole, à 12h 30, pour un tarif mirobolant de 5€ l’heure de récital. Talents confirmés, talents en voie de, éclosions futures, d’heureuses surprises, pourquoi pas. Le mercredi 25 janvier le Théâtre accueille le ténor Emiliano Gonzales Toro dont le talent n’est plus à confirmer. Talentueux, il l’est et nous fait vraiment cadeau d’une heure de récital. On l’en remercie. Quand on enregistre le rôle-titre de l’Orfeo monteverdien, qu’on a chanté et interprété Pomponet, Platée, Torquemada,……c’est une très jolie carrière qui se poursuit.
Avec la harpiste Marie-Domitille Murez, il consacre ce récital à la figure fascinante de Francesco Rasi (1574-1621) et à ses contemporains. Ténor, compositeur et poète, Rasi fut l’un des artistes les plus appréciés de son temps et les plus grands ́musiciens ont écrit pour lui. Humaniste lumineux du premier baroque, et pourtant personnalité sombre, voleur et assassin, il est un « Soleil noir ». Un accompagnement à la harpe, c’est à découvrir.
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Concerts
C’est une forme de retour au Théâtre du Capitole. En d’autres temps, il y avait une série de moments musicaux qui s’intitulait Convergences. La série se prénomme tout simplement : Concerts. Cette saison, la série est une réussite.
Autre bonheur de relever à nouveau dans la programmation du Théâtre, l’ensemble toulousain des cuivres anciens Les Sacqueboutiers, et à nouveau pour deux affiches. Le 28 janvier, ce sera El Fuego, un hommage flamboyant au patrimoine musical de la Renaissance espagnole autour de l’œuvre méconnue d’un certain Mateo Flecha, œuvre qui daterait du début du XVIè siècle espagnol. Chansons, romances et villancicos composent l’ensemble.
Le 16 avril, ce sera Le Jazz et la Pavane. La liste des instruments qui se retrouvent est originale et excitante !! et se remarquent tout d’abord le piano de notre jazzman toulousain et grand adaptateur Philippe Léogé et la contrebasse d’un de ses deux fistons, Denis. Philippe, tout comme chaque membre des Sacqueboutiers, est viscéralement attaché au patrimoine, à la terre occitane, et il est donc logique qu’ils se retrouvent à jouer ensemble sur une scène…occitane. Ne dit-il pas : « Je ne crois pas aux frontières mais au patrimoine, au charme, et aux richesses des régions. »
Lundi 24 avril, ce sera, pour cause de Violeta Valery sur scène “capitoline“, délocalisés, comme on dit, à l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, les Cantiques de Benjamin Britten. Les cinq, représentent un des sommets de l’œuvre du compositeur anglais du XXè. Ils ont été composés sur une longue période de 25 ans, tous destinés à son compagnon, le ténor Peter Pears. Chacun fait intervenir un effectif différent dans lequel on relève le haute-contre William Shelton, le baryton Marc Mauillon et le ténor Cyril Dubois ( le normand jusqu’au bout des ongles, comme il se qualifie, n’est pas loin de Benjamin Britten et des îles anglo-normandes). Côté instrumental, on relève le piano d’Anne le Bozec, qui dirige aussi, la harpe de Pauline Haas et le cor de Vladimir Dubois.