Reste un peu, un film de Gad Elmaleh
Gad Elmaleh (himself) rentre des Etats Unis sous prétexte que ses amis et sa famille lui manquent. On peut le comprendre. Sauf que dans ses bagages, sa mère trouve, soigneusement protégée, une statue de la Vierge Marie. Or Gad, comme toute sa famille, est juif. En fait, le fiston, star du stand up, vient se faire baptiser et embrasser la religion chrétienne. Une fois le pot aux roses découvert, toute la famille et les amis vont se liguer pour faire changer d’avis ce pauvre Gad. Mais voilà, l’heure du baptême approche… C’est une comédie assurément mais qui va bien plus loin que les quelques punchlines qui parsèment les dialogues. Il est bien sûr ici question de religion, mais aussi de liberté. Mine de rien et avec beaucoup de subtilité et de pudeur, Gad Elmaleh aborde le thème du syncrétisme dans la foi. Pourquoi ses parents, juifs, l’empêcheraient de vénérer Marie ?
Autant le dire de suite, nous sommes bien loin de son premier film (Coco en 2009), un premier long qui n’avait pas vraiment recueilli de suffrages… Ici, sur le ton du badinage, il pose des questions essentielles sur notre vie spirituelle. Gad Elmaleh nous demande aussi de l’accompagner dans son difficile chemin de discernement, celui qui doit lui ouvrir non pas la voie de la vérité, mais l’hypothèse de l’existence de Dieu. Il embarque sur ce chemin son père David et sa mère Régine, tous les deux impayables de naturel.
Vraiment un joli film qui peut, au passage, vous serrer la gorge.