Création musicale et visuelle inédite sur une idée de Ferdinand Doumerc
Le 29 septembre 2023 au Centre Culturel Bonnefoy (Toulouse)
De tous temps les îles ont attiré explorateurs, voyageurs, scientifiques, exploitants avides de ressources, dont la plus contemporaine porte comme on sait le nom de tourisme. Ferdinand Doumerc, lui, est demeuré aimanté par toutes ces évocations et les fantasmes qu’elles dont elles font souvent l’objet. Bien plus, il a continué à nourrir son attraction par des lectures et des recherches qui remplissent aujourd’hui la bibliothèque de son imaginaire. Dans les veines de ce musicien qui ne tient pas en place, l’expérimentation pulse à 200 à l’heure.
I d’îles ne pouvait donc pas être un simple projet de répertoire.
Ah les îles… On en a tous l’une ou l’autre imprimée dans un coin du cerveau. Du souvenir des contes d’enfance à la conscience aiguë de la disparition inéluctable de quelques unes – réchauffement climatique oblige, sans oublier celles qui ont hébergé les héros de tragédies grecques, et autres Robinson Crusoé, Vendredi, jusqu’à Marlon Brando avec son île privée.
Ferdinand Doumerc a collecté quantité d’histoires fantastiques, improbables, dramatiques ou fabuleuses liées à ces territoires particuliers. Ainsi des îles sont nées lors d’événements géologiques, d’autres, sanctuarisées ou massacrées, ont été marquées par la main de l’homme ou sont nées de son imaginaire. L’île évoque autant le paradis perdu que l’abandon, le refuge pour le naufragé ou le misanthrope, la terre vierge où refaire sa vie.
Voilà pour l’inspiration.
Assez rapidement les compositions constituent un petit répertoire. Inventeur infatigable titillé par la fusion fertile des harmonies et des cadences de toutes les autres musiques, le multi-instrumentiste jazz Ferdinand Doumerc (saxophoniste, flûtiste, et j’en passe..) est également natif d’expériences et de projets collectifs : Pulcinella, Pulcinella et Maria Mazzotta, PulciPerla, La Pieuvre Irréfutable, Initiative H, …
L’innovation ne devait donc pas se limiter aux compositions mais embarquer d’autres artistes tissés de la même fibre expérimentale dans une formule, disons, peu prévisible.
L’idée fait son chemin, les rencontres permettent de tester des associations potentielles, et bientôt Rebecca Féron (1), hyper créative à la harpe électro-acoustique, et le toujours inspiré Csaba Palotaï (2) à la guitare électrique montent à bord.
Le répertoire est en place, l’instrumentalisation aussi, mais pour Ferdinand Doumerc le montage n’est pas encore achevé. La fascination est un sentiment puissant, et la traduire demande à ses yeux une dimension supplémentaire. Il trouvera dans le travail d’Audrey Spiry, dessinatrice, peintre, animatrice, auteure de BD … bien plus qu’un habillage visuel et va initier avec cette artiste douée, au talent graphique très sensoriel, un dialogue constructif qui la verra naturellement associée à la conception de ce projet hybride.
Ce projet complexe, conçu pour la scène, est à cette échelle plutôt inédit pour chacun des artistes, mêmes s’ils sont tous familiers de l’improvisation. Avec autant d’éléments sur la table, l’aide de Marjolaine Karlin s’est révélée précieuse pour harmoniser un univers onirique avec la nécessaire dynamique d’un récit, et ajuster toutes les composantes de la performance afin d’initier dans l’imaginaire des spectateurs-auditeurs leurs propres histoires d’îles.
Au Centre Culturel Bonnefoy le vendredi 29 septembre 2023 dans le cadre de l’événement QUARTIERS LIBRES, festival des centres culturels de Toulouse métropole.
Durée 1h15 / Gratuit sur réservation via ce lien
En lien avec le concert, stage enfants Initiation à la peinture sur verre
le 30 septembre – Inscription auprès du centre culturel ou sur metropole.toulouse.fr
Un projet de Ferdinand Doumerc et Audrey Spiry
Conception, composition musicale, saxophone, flûte, métallophone Ferdinand Doumerc
Harpe électro-acoustique Rébecca Féron
Guitare électrique Csaba Palotaï
Peinture, illustration, vidéo Audrey Spiry
Écriture, dramaturgie Marjolaine Karlin
Environnement sonore, vidéo George Dyson
Création lumières Guillaume Redon
Accessoires, effets spéciaux Julien Farto
(1) Harpiste classique, formée à la direction d’orchestre, compositrice, Rebecca Féron explore assez tôt les univers électroacoustiques et place son instrument dans différents projets de musiques actuelles qui ne lui sont pas forcément familiers, et encore moins pour leurs publics : chant et harpe dans le projet «Eyango et Rebecca », conte et musique avec Amid Beriouni, trio chant percussions et harpe avec « Sans Item » , ou encore accompagnatrice de la chanteuse EMJI .
(2) Csaba Palotaï est un jazzman Hongrois installé en France depuis plusieurs années. Son jeu et son répertoire sont dans la veine d’un jazz hongrois qui a produit quelques fameux maestros, dont le guitariste hongrois Gàbor Gado dont Csaba se sent proche. La musique de Csaba Palotaï est teintée de rock, de free-jazz, de blues et du folk de l’Europe de l’Est. Il collabore à des projets très éclectiques aux côtés de Steve Argüelles, Rémi Sciuto, Fred Pallem, John Zorn, Jeff Hallam, Wladimir Anselme, John Parish,Thomas De Pourquery, Emily Loizeau, Bertrand Belin, et sa compatriote Zsuzsanna Varkonyi . Il compose également la musique des spectacles de Gabriella Cserhàti (Théâtre Caché). On avait adoré son premier album solo The Deserter en 2016.
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Un article du blog La Maison Jaune