Gilles Colliard, le très actif Directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Toulouse propose une approche nouvelle de l’un des « tubes » les plus populaires de tout le répertoire classique, la Symphonie n° 9 d’Antonin Dvořák, la fameuse Symphonie du Nouveau Monde. Grâce à la transcription réalisée avec tout le soin que l’on imagine par son Directeur musical, l’Orchestre de Chambre de Toulouse met à son répertoire cette partition emblématique.
Fondé en 1953 par Louis Auriacombe, l’Orchestre de Chambre de Toulouse (OCT) est, depuis 2004, dirigé par Gilles Colliard, chef d’orchestre, compositeur, pédagogue et violon solo. L’OCT propose plus de 170 concerts par an, du répertoire baroque à la musique actuelle. En 2001, Gilles Colliard a été nommé Directeur Artistique du Département de Musique Ancienne du Conservatoire de Toulouse et produit avec cette structure de nombreux projets.
Concernant son activité de compositeur, son catalogue comprend plus de 70 œuvres et autant d’arrangements. Gilles Colliard compose pour toutes les formations, des sonates pour instruments seul aux œuvres pour orchestres, concertos, opéras, musique sacrée…
Ses qualités de compositeurs l’incitent en outre à pratiquer avec succès la « transcription ». C’est-à-dire à adapter une œuvre donnée à un instrumentarium différent de celui de la partition originale. Rappelons que cette pratique, courante à l’époque baroque, a amené Johann Sebastian Bach à réécrire certaines pièces d’Antonio Vivaldi, donc à les transcrire pour d’autres instruments. Cette habitude a eu tendance à s’atténuer au cours du temps. Certaines initiatives ont pourtant donné lieu à d’éclatantes réussites. C’est ainsi que les « Tableaux d’une Exposition » orchestrés par Maurice Ravel sont infiniment plus joués que l’original pour piano de Modeste Moussorgski. L’existence de la version orchestrale de Ravel doit-elle envoyer aux oubliettes la version pianistique de Moussorgski ? Bien sûr que non, il faut écouter les deux ! Elles participent toutes deux à la richesse de l’œuvre.
Gilles Colliard et l’Orchestre de Chambre de Toulouse se sont donc amusés à revisiter cette fameuse 9ème symphonie de Dvořák en utilisant des instruments qui n’existaient pas à l’époque. Violons, altos, violoncelles et contrebasses électriques rejoignent les cordes acoustiques, et un piano numérique assure les parties de vents et multiplie les « effets spéciaux ». Grâce à cette nouvelle nomenclature instrumentale et à l’amplification, 18 musiciens suffisent à tenir toutes les parties d’un orchestre symphonique et à obtenir un volume sonore équivalent.
Comme à l’époque baroque, la structure de l’œuvre est intégralement conservée. Mais comme à l’époque baroque, l’interprétation est unique et vient enrichir la version originale d’une nouvelle lecture plus contemporaine avec l’espoir de faire ainsi découvrir cette musique aux jeunes générations.
Cette nouvelle version de la Symphonie du Nouveau Monde d’Antonin Dvořák sera donnée quatre fois, les jeudi 12 mai et vendredi 13 mai à 20h30 à l’Auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines de Toulouse, et également les 24 et 25 mai à 20h30 à L’Escale de Tournefeuille.
Une expérience musicale à ne pas manquer.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse