Du 4 au 22 mai 2022, “Misery” s’installe à l’Escale de Tournefeuille. Une pièce de théâtre directement inspirée de l’œuvre de Stephen King, interprétée par le Grenier de Toulouse. Adaptation audacieuse, huis clos horrifique, l’expérience a de quoi attiser notre curiosité. Présentation du spectacle, et interview de la comédienne principale, Muriel Darras.
© Claire Gontaud
Du livre paru en 1989, au film sorti en 1990, c’est toute une génération de lecteurs et de cinéphiles qui fut marquée par la patte King et son œuvre MISERY. Souvenez-vous, la sombre mésaventure de l’écrivain Paul Sheldon. Lorsque ce dernier se retrouve chez Annie Wilkes, une infirmière l’ayant secouru après un accident de la route. Alors que Paul pense la remercier en lui donnant en avant-première la lecture de son dernier roman, Annie ne semble pas apprécier du tout le sort réservé à la conclusion de son livre préféré…
Après deux ans de préparation, c’est bel et bien cette histoire que s’apprête à présenter sur scène le Grenier de Toulouse. Pour cette représentation, Muriel Darras et Loïc Carcassès (respectivement Annie Wilkes et Paul Sheldon) sont à la distribution principale. Côté mise en scène, Pierre Matras est à la manœuvre.
“Au théâtre, on pleure, on rit, la peur c’est du jamais vu”
- Comment est-ce que vous avez reçu le projet Misery, vous l’avez accepté immédiatement, ou il y a eu un temps de réflexion au vu de son caractère “peu ordinaire” ?
Ce projet est à mon initiative. Je rêve de ce rôle depuis ado. Donc non, aucune hésitation (rire) ! On a commencé le projet en 2019, puis il y a eu la pandémie et aujourd’hui nous voilà !
- Misery est une histoire originale de Stephen King. Comment l’obtention des droits s’effectue-t-elle ?
Ce processus passe par l’avocat de Stephen King. Un membre du projet l’a rencontré à Paris et nous a obtenu le droit d’adaptation. Autorisation assez rare, d’autant plus dans le théâtre. Seule une troupe s’y est essayée en France, maintenant que sa tournée est achevée, on prend le relais. On sera sur une quasi-exclusivité ! On est très fiers.
- Si vous deviez faire la description du personnage d’Annie Wilkes, quelle serait-elle ?
Annie Wilkes est une fan. Une fan dévouée au personnage de son roman préféré : Misery. Une personnalité pour qui les frontières entre fiction et réel n’existent pas. Je la perçois naïve, candide, emplie d’amour. L’histoire l’a fait rentrer en transe. Je ne pense pas qu’il faut la décrire comme simplement folle, on passerait à côté de plusieurs dimensions du personnage. Elle est très réelle, c’est justement de ce fait qu’émane son horreur.
- Adapter un roman au théâtre, exercice facile ? Comment on y travaille ?
Le plus gros du travail se fait dans la mise en scène. Pierre Matras a travaillé intensément sur la manière d’apporter le cinéma sur scène. Sons, lumières, tout doit y transporter le spectateur. À la seule différence près qu’au théâtre, le réalistaeur c’est le public lui-même. C’est lui qui décide de ce qu’il regarde, à quel endroit il place toute son attention. C’est tout le défi ici, créer l’angoisse sans surprise. Je pense que c’est un grand point fort du théâtre à ce niveau. Impossible de fuir les personnages sur scène, ils sont réels, de chair et d’os.
- Est-ce qu’un fan de Stephen King se plaira à assister à cette pièce ?
On espère oui ! Une pièce de théâtre King c’est assez rare, le public vient parfois de loin et les fans aussi. Mais je crois que Misery tient une force sur scène, on voit enfin réellement les personnages.
- Si vous deviez donner envie à quelqu’un de venir que lui diriez-vous ?
D’habitude au théâtre, on pleure, on rit, la peur c’est du jamais vu. C’est une expérience théâtrale à essayer. J’espère que le public prendra autant de plaisir que nous à faire vivre cette histoire différemment. Mais après les quelques représentations déjà effectuées en tournée, je pars optimiste. Les premiers retours ont été excellents.
© Claire Gontaud
À la vu de ses succès, Misery se présente en roman compatible et créatif face à l’exercice de l’adaptation. Mais qu’en sera-t-il de celle du Grenier Toulouse ? Le rendez-vous est donné à partir du 4 mai pour le découvrir !
