Arno s’en est allé. Chanteur Belge, Ostendais authentique devenu Brusseleïre par amour, rauque ‘n roller au grand cœur, sa poésie rugueuse et tapageuse savait faire place aux mots tendres.
Il était attachant et populaire, sur scène comme au fond d’un bistrot de quartier en Belgique où on l’accueillait en habitué, sans chichis.
On l’a aimé pour sa franchise qui vient du bide, sans autre prétention que d’être ce qu’il est. Son accent, son bégaiement, ses pitreries l’ont sans surprise rendu « exotique » dans certains cercles parisiens et affiliés qui lui préféraient Bashung, jugé plus sophistiqué.
Deux figures, deux gueules* qui ont pourtant tracé un chemin très personnel, également poétique, également raffiné.
Et que dire de leur énergie d’artiste jusque dans la maladie : ultime album, ultimes concerts, comme un (r)appel à cette vitalité qui les a toujours définis.
Le dernier album d’Arno s’intitule Vivre
(1) Une scène du film « Jai toujours rêvé d’être un gangster » (S.Benchetrit – 2008) les a réunis dans leur propre rôle, un face-à-face en clin d’oeil à une scène célèbre de « Coffee and cigarettes » de Jim Jarmusch.