Si vous êtes Italien et fan de football, les derniers jours ont probablement un gout amer pour vous, la faute au réalisme froid d’un pays qui porte un nom de légume. En attendant des jours meilleurs, réjouissons-nous avec cet ouvrage de Julien Müller, véritable ode au championnat transalpin.
Dans le football plus qu’ailleurs, les choses sont cycliques. La scène continentale n’échappe pas à la règle : l’hégémonie des clubs les plus puissants du vieux continent tourne comme un défenseur face à Roberto Baggio : ce n’est pas drôle si ce sont toujours les mêmes qui gagnent. Si les Anglais ont dominé la fin des années 2010 et les Espagnols le début du siècle (le Real de Raùl, le Valence de Mendieta, quelle époque) : l’Italie a connu tant sur la scène européenne que sur le plan national un niveau et des joueurs d’une autre dimension.
« De toute façon les Italiens ça simule et ça joue défensif » : tels sont les clichés que Julien Müller démonte un à un dans cet ouvrage qui consacre les pépites de la Série A durant sa grande époque qui gravite globalement autour des années 90. Equipes, entraineurs, joueurs : qu’ils soient Italiens, Yougoslaves, Brésiliens, Français ou Argentins : tous ont émerveillé ce championnat réputé pour sa rudesse « tant sur le plan taqueutique que tequeunique »
Tous y passent, de Lippi à Ancelotti, de Platini à Zidane en passant évidemment par Ronaldo (premier du nom) : mieux, Julien Müller s’attarde (évidemment) sur ses idoles comme Roberto Baggio ou Beppe Signori mais force le trait sur ces joueurs que le grand public (à mi-chemin entre le fan inconditionnel et le footix) ne citera probablement jamais dans son top 10 : Les Batistuta, Dino Baggio, Nesta ou Seedorf : tous ces talents qui auraient mérité un Ballon d’Or mais qui sont tombés soit sur plus fort, soit sur la mauvaise période, soit sur le mauvais poste.
Ce livre c’est un bonbon pour qui aime le ballon, qu’il soit Italien ou pas, une madeleine de Proust pour ceux qui ont découvert la passion du foot à une époque où YouTube n’existait et seul le décodeur de Canal+ (signe extérieur de richesse à l’époque) pouvait nous garnir d’images merveilleuses : les pralines en lucarne, les combinaisons de Ronaldo et Djorkaeff ou les tacles de Maldini aussi propres qu’un sou neuf. Comme disait Jean-Michel Larqué : des buts comme ça mes seigneurs, on en redemande !
Julien Müller, Calcio je t’aime, Talent Sport