Selma, 17 ans, vit dans une famille berbère et laïque, à Neuilly-sur-Seine, en 1993. Lorsqu’elle rencontre Julien, elle réalise à quel point les diktats du patriarcat contrôlent son intimité. Alors que Selma décide de découvrir la puissance et les dangers de son propre désir, l’équilibre de sa famille se fissure et la terreur du fondamentalisme émerge dans son pays d’origine.
Une douce musique orientalisante, de belles images de la Kabyllie, la respiration saccadée du désir et les rôles féminins sublimés par Zoé Adjani et Amira Casar qui nous rappelle quelle grande actrice elle peut être.
Des clichés, oui, c’est vrai, des longueurs aussi, un thème qui n’est pas forcément original car vu et revu, mais un film qui déroule un double sujet que l’on ne pourra jamais épuiser : l’éveil et l’initiation chaotique au désir et à la sensualité et, dans la deuxième partie du film, la montée du terrorisme et le virage vers une démocratie confisquée.
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« Cigare au miel » dévoile avec une pudeur juste et une impudeur insoutenable parfois les étapes de l’émancipation d’une jeune française d’origine algérienne au début des années 90. La réalisation est soignée, avec de jolis clins d’oeil nostalgiques à ces années douces et insolentes qui s’érige en écho contraire avec la situation catastrophique en Algérie.
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Une vue de la double culture, malheureusement parfois un peu trop stéréotypée.
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Un film qui donne envie de voir Alger et de manger des cigares au miel.