L’abondance d’événements est toujours d’actualité. Cette édition poursuit ce qui fait l’originalité de la manifestation depuis ses débuts, même si on est loin de la toute première édition, essentiellement consacrée à la photographie. Maintenant, toutes les formes de la création contemporaine sont au rendez-vous en sachant que, parallèlement aux artistes visuels, sont invités, chorégraphes, musiciens, auteurs ou metteurs en scène donnant dans les performances et installations diverses. On remarque aussi un très fort attrait pour tout ce qui touche de près ou de loin à la lumière ou plutôt aux lumières.
Démonstration est faite d’ailleurs, en ce moment, avec le spectacle de La Gioconda au Théâtre du Capitole où la mise en scène d’Olivier Py utilise les lumières de façon remarquable avec son acolyte Bertrand Killy. Un prolongement imprévu du Printemps de septembre dans sa pleine originalité, bousculant, fortement ! les habitudes des fans de ce type de spectacle. Une illustration non programmée dans la mouture 2020-21 du Printemps faisant la part belle aux multiples usages du sonore et de l’image en mouvement.
Voilà une grosse parenthèse qui me permet de faire le lien avec, à côté de peintures s’appuyant sur des collages, l’installation de Moshekwa Langa présentée à la Chapelle des Cordeliers et dont voici l’illustration ci-dessus en attendant de vous y rendre.
En poursuivant la déambulation, on est gâté par les lieux séculaires qui servent d’écrin à ces créations contemporaines et qui permettent des confrontations saisissantes. Dans l’Église des Jacobins, l’installation lumineuse de Sarkis est définitivement là et, le jardin du Cloître traversé, on arrive dans le Réfectoire des Jacobins. Cet espace grandiose est occupé par Katinka Bock qui a préféré le partager avec les sculptures de Toni Grand, décédé en 2005. Ils sont des sculpteurs de réputation que l’on peut qualifier de mondiale. Le petit guide nous dit que : « Tous deux partagent une attention au processus qui donne forme, une sensibilité aux propriétés des matériaux, une réflexion sur les données fondamentales de la sculpture et le sens du paradoxe, de l’étrangeté ou de la surprise. »
Retour Place du Capitole à la Fondation espace écureuil pour l’espace contemporain où le rez-de-chaussée est investi par Silvia Bächli et ses dessins à la gouache représentant des formes simples et aux couleurs volontairement dénuées de toute agressivité. Le sous-sol est confié à Maria Tackmann et ses installations, ô combien éphémères puisque réalisées à partir de matériaux très divers, récupérés pour la plupart et agencés à plat par l’artiste en fonction du lieu, de son humeur, mais en toute sérénité !
Petite intrusion à Ombres blanches où l’on pourra s’instruire sur, qui est Adrien Dax, quelle était donc l’activité des surréalistes à Toulouse, où l’on apprendra que, sur le premier lieu emblématique de restauration rapide ouvert dans la Ville rose, existait le café Tortoni où les militants de ce mouvement se réunissaient et constituaient “le groupe du Tortoni“.
Retour à l’Isdat, ancienne École des Beaux-Arts et sa cour magnifique, occupé en partie par une installation entièrement bâtie en briques foraines, par des étudiants, baptisée Le Pavillon rouge qui a vocation à être utilisée de différentes manières et qui pourra sans difficulté être démontée et ses éléments se retrouver ailleurs. Une forme de continuité assumée. Il y a aussi des projections mais il faut vérifier si elles ont encore lieu ou non.
Si vous voulez tout savoir sur Kiki Kogelnik il faut vous rendre au BBB ART. Ses peintures, sculptures, installations performances et dessins sont l’œuvre d’une femme à l’engagement artistique vital, viscéralement axé sur la défense de son entité. Puis, passage obligé à Lieu-commun où vous attend un groupement de créatifs baptisés Un autre monde///dans notre monde. Au travers d’une sélection éclectique d’œuvres, il met en évidence le caractère précurseur et inédit de l’aventure artistique et éditoriale déterminée, centrée surtout autour du réalisme fantastique.
Deux Galeries ont décidé de s’associer à la manifestation, la Galerie Jean-Paul Barrès et celle de Jacques Roubert, le Confort des étranges. La première a accroché les travaux de Luisanna Quattrini et la suivante, ceux de Christian Lhopital. Pour les uns comme pour les autres, pas de baratin, il faut voir, et ressentir.
Pour clore, le petit Guide vous aidera dans la découverte des autres manifestations ou projections ou visites surtout hors de Toulouse. Pour la plupart, vous avez jusqu’au 17 octobre.